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COMMUNIQUE DE PRESSE
La CITES examine le commerce de l’ivoire et des bois
L’élevage de tigres et le commerce illégal de
rhinocéros également à l’ordre du jour
Genève, le 14 juillet 2008 – Les éléphants, l’acajou, les rhinocéros et le tigre seront au cœur de la 57e session du Comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) qui se tient cette semaine à Genève, du 14 au 18 juillet. Quelque 300 participants du monde entier sont attendus, dont des observateurs de Parties, des organisations intergouvernementales, des milieux d’affaires et des organisations non gouvernementales spécialisées dans la conservation et le commerce international des espèces sauvages.
Le Comité permanent de la CITES supervise la mise en œuvre des règles du commerce international des espèces sauvages quand la Conférence qui réunit les 173 Parties à la CITES n’est pas en session. Entre autres questions, le Comité examinera les quantités d’ivoire brut des stocks de quatre pays d’Afrique australe approuvés en tant que pays exportateurs, et les pays importateurs autorisés à les acheter. Il discutera aussi de l’élevage de tigres en Asie, du braconnage de rhinocéros dont les produits sont utilisés en médecine traditionnelle, de l’origine légale des acajous provenant du bassin amazonien, et du niveau du commerce du prunier d'Afrique (Prunus africana) utilisé dans le traitement du cancer de la prostate.
“Il faut trouver des solutions innovantes et courageuses pour corriger la spirale du déclin des espèces” a déclaré le Secrétaire général de la CITES, M. Willem Wijnstekers. “C’est ce qu’ont reconnu cette semaine les leaders des pays du G8, qui ont exprimé leur engagement à promouvoir une approche au partage des bénéfices conduisant à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité tout en réduisant le commerce illicite des espèces sauvages, et à améliorer l’interface entre les chercheurs, les décideurs et le public” – a-t-il ajouté.
"Comme les décisions adoptées auront un impact direct sur la situation de plusieurs espèces phares, leurs écosystèmes et les moyens d’existence des populations rurales pauvres vivant près d’elles, les solutions devraient être fondées sur les meilleures informations disponibles", a ajouté le Président du Comité permanent, M. Cristian Maquieira.
Ventes d’ivoire en une fois
Selon l’accord auquel on était parvenu à La Haye en 2007, l’Afrique du Sud, le Botswana, la Namibie et le Zimbabwe sont autorisés à vendre en une fois tous les stocks d’ivoire gouvernementaux enregistrés au 31 janvier 2007. Les quantités suivantes d’ivoire brut ont été déclarées pour la vente par ces pays: Afrique du Sud: 51.121.8 kg, Botswana: 43.682.91 kg, Namibie: 9209,68 kg et Zimbabwe: 3755,55 kg, soit au total quelque 108 t.
Entre mars et avril 2008, le Secrétariat CITES a conduit des missions dans ces quatre pays et a vérifié que les stocks d’ivoire déclarés avaient bien été enregistrés le 31 janvier 2007 au plus tard, que leur origine était légale, et que les poids déclarés étaient dans la gamme de variation habituelle acceptable. Dans chaque cas, les résultats des vérifications ont été satisfaisants.
Chaque vente consistera en un envoi unique par destination et ne sera conclue qu’avec des pays dont le Secrétariat CITES aura vérifié que le contrôle interne des ventes d’ivoire est suffisant. Ayant examiné les marchés de l’ivoire et leur contrôle par la Chine en plusieurs occasions, le Secrétariat CITES a établi que le score de la Chine dans la lutte contre la fraude était de 63% en 2008 comparé à 6% en 2002, quand la vente en une fois initiale avait été autorisée. Bien que restant une destination potentielle d’ivoire illégal, comme d’autres pays, la Chine a maintenant atteint les normes requises par la CITES pour la présente vente en une fois et pourrait donc être désignée comme partenaire commercial.
L’accord africain de 2007 stipule qu’après ces envois, aucune nouvelle proposition de vente de ces quatre pays ne sera examinée par la CITES durant une période de neuf ans.
Fermes d’élevage de tigres, origine légale de l’acajou et rhinocéros
Le Comité examinera aussi le sujet controversé de l’élevage de tigres en fermes. A sa session de La Haye, la CITES a décidé que le nombre d’animaux élevés en captivité devrait être limité à ce qui est nécessaire pour appuyer la conservation du tigre dans la nature, et que les tigres ne devraient pas être élevés pour le commerce de leurs parties ou produits. Le Comité a été prié de déterminer comment vérifier que cette décision est bien respectée et de demander un rapport aux pays qui ont des élevages de tigres. Il prendra connaissance du travail fait pour lutter contre le problème persistant du commerce illégal de peaux et d’os de tigres et d’autres grands félins tels que le léopard.
Le Comité examinera aussi le niveau des exportations d’acajous du bassin amazonien et l’origine légale de ce bois. Les systèmes actuels de vérification du bois sont jugés insuffisants et n’ont pas la crédibilité requise. De nouveaux systèmes sont en préparation pour garantir que les prélèvements sont durables et le commerce légal.
Les populations de rhinocéros, en particulier celles de l’Afrique du Sud, de la République démocratique du Congo, de l’Inde, du Mozambique, du Népal et du Zimbabwe, pâtissent du braconnage. En République démocratique du Congo, la situation est si critique que les scientifiques craignent que la population n’ait déjà disparu. Le commerce illégal de corne de rhinocéros est une sérieuse source de préoccupation, avec des demandes frauduleuses de permis CITES, un abus de la chasse légale aux trophées et le recours à des transporteurs pour passer des cornes en contrebande de l’Afrique australe jusqu’en Extrême-Orient. Le Secrétariat CITES demandera l’aval du Comité pour constituer une équipe spéciale multinationale chargée d’aborder ce problème.
En outre, le Comité identifiera des indicateurs pour une nouvelle vision stratégique pour la Convention; il étudiera les résultats des examens des politiques en matière d’espèces sauvages de Madagascar, du Nicaragua, de l’Ouganda et du Viet Nam, ainsi que la relation entre l’application de mesures en faveur des espèces sauvages et les moyens d’existence des populations rurales pauvres. Enfin, il envisagera des systèmes de permis en ligne pour permettre une réglementation plus efficace du commerce international des espèces sauvages.
Note aux journalistes: Pour plus d’informations, contacter Juan Carlos Vasquez à +41 22 917 8156 ou 41793786540 ou juan.vasquez@cites.org.
Voir aussi:
– Les documents officiels et d’autres informations
– La liste des membres du Comité
Des photos des missions de vérification de l’ivoire sont disponibles sur demande.
Pour consulter les communiqués de presse précédents, aller sous Archives.
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