Dix-huitième session de la Conférence des Parties
Allocution d’ouverture de Carolina Caceres, Présidente du Comité permanent de la CITES
Son Excellence Monsieur Alain Berset
Madame Ingar Anderson, Directrice exécutive
Madame Ivonne Higuero, Secrétaire générale
Distingués Délégués,
Mesdames et Messieurs, chers Amis,
Je suis honorée de prendre la parole aux côtés de personnalités aussi éminentes et de vous souhaiter la bienvenue à Genève et à cette 18e session de la Conférence des Parties.
J’aimerais prendre un instant pour exprimer toute notre reconnaissance à la Suisse pour son soutien au report de la présente session à la suite des événements tragiques qui ont frappé le Sri Lanka. Je tiens également à témoigner toute ma gratitude au Sri Lanka pour son engagement envers la CITES. Mes pensées accompagnent tous ceux qui ont perdu des proches et des amis lors de cette terrible journée.
Si les conditions dans lesquelles nous nous réunissons aujourd’hui en Suisse sont quelque peu différentes de celles que nous avions envisagées, nous restons animés par un même volonté : celle de prendre des mesures en faveur de la conservation des espèces sauvages et de leur commerce durable. Ce rassemblement intervient par ailleurs à un moment déterminant s’agissant de la prise en compte des questions relatives à la conservation de la nature à l’échelle mondiale, comme l’indiquait de manière si éloquente Mme Inger Anderson.
Au mois de mai de cette année, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a publié son rapport d’évaluation mondiale, lequel a suscité un vif intérêt auprès du grand public. Ce rapport attire l’attention sur l’état de la biodiversité dans le monde, sur les principaux facteurs de la perte de biodiversité et sur la nécessité d’agir de toute urgence (une démarche qualifiée de « changement transformateur ») pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés en matière de conservation.
À la fin du mois, les Parties à la Convention sur la diversité biologique se réuniront à Nairobi pour entamer l’élaboration d’un Cadre mondial pour la biodiversité en remplacement de l’actuelle Stratégie 2010-2020 et faire le point sur les progrès réalisés en vue de cet indispensable changement transformateur.
Dans ce contexte mondial, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction représente selon moi un outil fondamental de lutte contre l’une des causes principales de la dégradation de la biodiversité : l’utilisation non durable des espèces. Dès son entrée en vigueur il y a exactement 44 ans et 48 jours, la CITES a fait figure de convention pragmatique axée sur les résultats. Ses auteurs, à l’époque, avaient déjà défini un objectif précis – faire en sorte que le commerce international ne menace pas la survie des espèces – et prévu des obligations concrètes sur la façon d’atteindre cet objectif.
Depuis son entrée en vigueur, la Convention a vu son champ d’application s’élargir. Désormais, elle porte aussi bien sur le commerce d’espèces de mammifères que sur celui d’espèces de papillons, de perroquets, d’orchidées, de grenouilles ou de poissons. Son objectif est cependant resté le même : garantir le caractère légal et non préjudiciable de ce commerce. La CITES a également été amenée à évoluer pour faire face à la complexité croissante du commerce des espèces sauvages, comme en témoigneront une grande partie des échanges que nous aurons dans les deux prochaines semaines. Nous étudierons l’inscription d’espèces d’arbres aux annexes de la CITES et le meilleur moyen de définir ce commerce au moyen d’annotations pour obtenir les résultats escomptés en matière de conservation. Nous nous pencherons sur le commerce de spécimens non sauvages et sur le meilleur moyen de l’encadrer dans l’intérêt des espèces sauvages. Nous étudierons les principaux moteurs du commerce et les cadres dans lesquels il s’inscrit afin de formuler des recommandations pour aider les Parties à atteindre l’objectif de la CITES : faire en sorte que le commerce international ne menace pas la survie des espèces. Comme vous pouvez le constater, quel que soit le thème abordé, cette mission demeure la première préoccupation des Parties à la CITES et notre attachement aux résultats est selon moi un atout que nous pouvons également partager avec nos amis de la Convention sur la diversité biologique, lesquels travaillent à l’élaboration d’un nouveau Cadre mondial pour la biodiversité en vue de son adoption en 2020.
Sur un plan plus personnel, le Canada a eu le privilège d’assurer la présidence du Comité permanent au cours de ces trois dernières années. J’ai eu le plaisir d’être le témoin direct de la sollicitude et du dévouement de chacun d’entre vous, les Parties à la CITES, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales au statut d’observateur, les personnes dépendant du commerce d’espèces sauvages pour assurer leur subsistance, ou encore nos fidèles alliés et partenaires. Vous vous êtes tous investis sans compter dans les activités de la CITES et du Comité permanent. Indépendamment de la portée plus ou moins vaste des décisions prises à l’issue des débats, vous avez saisi chaque thème à bras le corps, donné des conseils éclairés et œuvré sans relâche à la réalisation des objectifs de la COP. Je tiens à exprimer ma plus profonde reconnaissance à chacun d’entre vous, en particulier aux membres du Comité permanent.
Au cours de mon mandat, j’ai également eu l’occasion de contribuer à la nomination de la nouvelle Secrétaire générale de la CITES, et c’est avec un immense plaisir que je souhaite la bienvenue dans ses nouvelles fonctions à Mme Ivonne Higuero. Comme je l’indiquais hier lors de la réunion du Comité permanent, à son arrivée au Secrétariat, Mme Higuero n’a pas eu d’autre choix que d’être immédiatement opérationnelle en prenant les rênes des difficiles préparatifs de cette Conférence des Parties. Elle s’est acquittée de cette mission avec diligence, ténacité et toujours dans la bonne humeur. J’ai été ravie de l’accueillir au sein de la famille de la CITES.
Chers Collègues, permettez-moi de conclure cette brève allocution en vous remerciant du soutien sans faille que vous apportez à la CITES. Tout comme vous, je suis impatiente d’échanger des points de vue, de partager des informations, d’apprendre les uns des autres et de participer à des débats passionnés. C’est un honneur pour moi d’œuvrer à vos côtés dans l’intérêt des espèces sauvages.
Je vous remercie.