Dernièrement, la réserve nationale de Niassa, la plus vaste zone protégée du Mozambique, a fêté l'achèvement d'une nouvelle annexe à son Département de l'application des lois. Ce projet a été soutenu par le gouvernement japonais dans le cadre du programme MIKE de la CITES (Système de suivi de l’abattage illégal des éléphants). La réserve nationale de Niassa s'étend sur 42 000 km². Elle abrite la plus grande proportion d'espèces sauvages du pays. Elle est notamment connue pour ses éléphants, ses lions et ses chiens sauvages.
Lors de la cérémonie accueillie par l'Administração Nacional das Áreas de Conservação (ANAC) qui s'est tenue le 10 juillet 2019, l'ANAC, la Wildlife Conservation Society (WCS) et le programme MIKE de la CITES, qui ont conjointement mis en œuvre le projet, ont remercié le Japon pour le généreux soutien financier qu'il a apporté à la construction de ce bâtiment. Cette nouvelle aile constitue désormais une plateforme de coordination et de gestion des opérations d'application des lois régissant les espèces sauvages dans la réserve.
S.E. Toshio Ikeda, Ambassadeur du Japon au Mozambique, ainsi que des hauts représentants de l'ANAC, notamment M. Mateus Mutemba, Directeur Général, le Dr Carlos Lopes Pereira, Directeur de l'Application des lois, M. Baldeu Araquechande, gardien de la réserve nationale de Niassa ainsi que M. Nunes Mazivila, Point Focal de la CITES pour le Mozambique, étaient présents lors de cet événement. M. James Bampton, Directeur de la WCS au Mozambique, a également assisté à cet événement.
À cette occasion, S.E. Toshio Ikeda a souligné : "Le gouvernement japonais est fortement impliqué dans la cause de protection des éléphants contre des actes atroces de braconnage. Il accorde une grande importance à épauler les États des aires de répartition dans la lutte contre le braconnage des éléphants. Déclarant ainsi cette position, le Japon a décidé d'accorder de nouveaux fonds, afin de renforcer la capacité de surveillance et de prévention du braconnage des éléphants dans la réserve nationale de Niassa au Mozambique." Ce projet s'appuie sur des actions similaires que le gouvernement japonais a soutenues dans le cadre du programme MIKE de la CITES en Ouganda et au Zimbabwe.
Le nouveau bâtiment dédié à l'application des lois constitue un élément clé d'un plan ambitieux prévoyant de renforcer la capacité d'application des lois de la réserve dans cette zone. L'annexe comprend une vaste salle de surveillance où les opérations peuvent être planifiées, surveillées et dirigées par les responsables de la zone. Elle abrite également plusieurs bureaux, une salle réservée au personnel, des sanitaires et des espaces de stockage sécurisé. Le bâtiment a été conçu et construit en interne, par le personnel de la réserve de Niassa, dans le respect de l'esthétique du complexe qui accueille le siège social de la réserve.
La construction de ce nouveau bâtiment coïncide avec de nombreuses autres initiatives visant à s'atteler au braconnage des éléphants qui a atteint un taux élevé, source d'inquiétude et d'autres crimes environnementaux dans la réserve de Niassa. On retiendra le braconnage des lions, la chasse et la pose de collets illégales à des fins de loisirs en vue d'obtenir de la viande brousse, le minage, l'exploitation forestière et la pêche illégales. Outre le développement des infrastructures depuis lesquelles les opérations sont dirigées, la direction a investi dans la formation, l'équipement et la mobilisation des scouts, ainsi que dans la coordination avec les forces de police déployées au sein de la réserve et les scouts qui travaillent pour le compte des opérateurs de concession. Ces initiatives, mises bout à bout, ont permis qu'aucun éléphant ne soit illégalement abattu dans la réserve depuis mai 2018, à la connaissance de la direction de la réserve.
James Bampton, Directeur de la WCS au Mozambique, a ajouté que "La nouvelle annexe d'application des lois constitue un espace permettant de rassembler toutes les composantes d'application des lois. Les opérations sont donc efficacement planifiées, les forces sont informées et des bilans sont effectués, les informations analysées et surveillées en temps réel. Ceci permettra de renforcer la capacité de la réserve à prévenir la criminalité liée aux espèces sauvages et à l'environnement, et à réagir. Nous sommes extrêmement reconnaissants de la générosité dont les Japonais ont fait preuve dans ce geste de soutien."
Le programme MIKE de la CITES vise à fournir des informations objectives relatives aux niveaux et tendances en matière d'abattage illégal des éléphants, en vue de soutenir la prise de décision quant à la conservation et à la gestion des éléphants. La réserve naturelle de Niassa est un site du programme MIKE de la CITES depuis 2004 et le programme travaille de concert avec l'ANAC et la WCS depuis 2015, afin de contribuer à renforcer la capacité d'application des lois régissant les espèces sauvages dans cette zone et ce, grâce au généreux soutien qu'apporte l'Union Européenne. Selon toute vraisemblance, ce soutien devrait se poursuivre au cours des quatre années à venir, grâce à des fonds supplémentaires alloués par l'Union Européenne.