CITES Secretary-General in Mexico to address the Vaquita and Totoaba crisis fueled by illegal international trade

Mise à jour le 24 juillet 2020

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Communiqué de presse

La Secrétaire générale de la CITES est au Mexique pour tenter de résoudrela crise du marsouin du golfe de Californie et de l’acoupa de MacDonald alimentée par le commerce international illicite

La « ruée vers l’or » des vessies natatoire viole les règlements CITES

Genève, 30 mai 2019 – Aujourd’hui se conclut la mission à haut niveau de la Secrétaire générale de la CITES, Mme Ivonne Higuero, au Mexique, suite à une demande du Comité permanent de la CITES suivie d’une invitation du gouvernement mexicain. La Secrétaire générale a discuté avec le gouvernement mexicain et les parties prenantes de la situation critique du marsouin endémique dont il ne reste plus que 10 à 30 individus au monde, situation qui est la conséquence du commerce illégal de l’acoupa.

Le 28 mai, un vaste éventail d’organismes du gouvernement mexicain et d’autres parties prenantes, ainsi que la délégation de la CITES, se sont réunis pour une journée organisée par le Ministère mexicain de l’environnement (SEMARNAT) dans les locaux de la marine mexicaine, à La Paz, Mexique. La Secrétaire générale, Mme Ivonne Higuero, a dit : « L’excellente réputation du Mexique en matière de conservations de la biodiversité et de respect des règlements CITES est mise en péril par une criminalité liée aux espèces sauvages organisée dans la droite ligne d’autres activités criminelles, par exemple le trafic de drogues ou d’armes. (…) L’histoire de l’acoupa et du marsouin du golfe de Californie se raconte dans les médias et dans les films, et ceux qui s’impliquent et luttent courageusement contre la criminalité internationale liée aux espèces sauvages demandent aux parties à la CITES d’éviter que pour la première fois dans l’histoire de la Convention une espèce disparaisse à cause du commerce international ».

 

L’acoupa (un grand poisson) et le marsouin du Golfe de Californie (le plus petit des cétacés) ne sont présents que dans les eaux du Golfe de Californie, au Mexique, où ils partagent le même habitat. L’acoupa est victime de la demande internationale pour sa vessie natatoire, en particulier sur les marchés asiatiques. Les deux espèces sont entièrement protégées au Mexique et le commerce international est interdit dans le cadre de la CITES. Les braconniers posent illégalement des filets maillants dans lesquels se prennent accidentellement les marsouins et autres animaux marins. La valeur des vessies natatoires est telle que la situation s’est rapidement aggravée avec l’implication de la criminalité organisée et un afflux de pêcheurs illégaux. Ce qui se traduit par un effondrement de la population de marsouins jusqu’à la quasi extinction, et par une mise en danger de l’acoupa.

 

Les discussions ont porté sur les actions en cours visant à éliminer la pêche illégale et à dissuader le commerce international des vessies natatoires d’acoupa, à protéger la zone refuge du marsouin (le « polygone ») et à rétablir les populations d’acoupa. Les ministères mexicains de l’agriculture et du développement rural (SADER), de la marine (SEMAR), de la sécurité publique et de la protection des citoyens (SSP) et le Bureau du Procureur général (FGR), en collaboration avec d’autres organismes gouvernementaux, ont présenté à la réunion les nombreuses actions menées par eux dans le Golfe de Californie, en mettant l’accent sur les moyens mis en œuvre par chacun pour faire appliquer les décisions sur l’acoupa de MacDonald et le marsouin du Golfe de Californie prises à la CoP17.

 

De même, M. Carlos Mendoza Davis, Gouverneur de Baja California, a renchéri sur les actions mises en place au niveau de l’État visant à une gestion responsable des pêches et au renforcement des capacités des pêcheries pour éviter les effets préjudiciables sur les espèces protégées par la législation environnementale, dont les espèces inscrites à la CITES.

 

Le moment fort de la réunion a été le lancement par les ministres adjoints de l’environnement et de l’agriculture, et du développement rural - MM. Sergio Sanchez Martinez et Miguel Garcia Winder – d’une nouvelle « Initiative pour la durabilité dans le nord du Golfe de Californie », qui est un plan de développement intégré prometteur axé sur la gouvernance et la sécurité régionales, le bien être des communautés locales, la pêche responsable, la protection des écosystèmes et des espèces sauvages, et la diversification des économies locales. L’initiative devrait être mise en place par tous les organismes gouvernementaux concernés, en étroite collaboration avec un vaste éventail de parties prenantes locales, dans le but d’améliorer de façon intégrée la durabilité économique, sociale et écologique du nord du Golfe de Californie, et d’assurer les moyens d’existence durables et le bien être des communautés locales.

 

Dans le même ordre d’idées, M. Leonel Cota-Montaño, Secrétaire adjoint à la sécurité publique, à rappelé l’importance du Golfe de Californie pour la conservation au niveau mondial, plus particulièrement en raison du rôle qu’il joue dans l’accueil d’espèces migratrices marines comme les requins, les tortues de mer et les baleines. Il a précisé qu’une importante partie des espèces marines sauvages recherchées sur les marchés asiatiques sont originaires du Golfe et a fourni des exemples de la façon dont les communautés locales de pêcheurs ont contribué à la restauration d’espèces marines dans la région. Ce qui a amené M. Cota-Montaño à conclure que « pour réussir à protéger le marsouin du Golfe de Californie, il est essentiel d’impliquer les communautés locales dans les initiatives de conservation ».

 

L’importante participation de tant d’organismes concernés à une initiative gouvernementale est un signal très positif. Le Secrétariat de la CITES attend avec intérêt de voir comment évoluera cette initiative prometteuse avant la 18e session de la Conférence des Parties (CoP18) afin d’obtenir un calendrier précis et une répartition des responsabilités pour la mise en œuvre de chacune des actions, de s’assurer de la ferme détermination des agences participantes et de faciliter la mobilisation des financements nécessaires auprès de sources nationales et internationales. Le Secrétariat répète qu’en plus de l’initiative, des actions particulières aux espèces seront nécessaires à court terme.

 

« Avant tout, il est nécessaire d’assurer un respect total des législations, nationale et internationale, dans la région affectée, en menant des actions de lutte contre la fraude vigoureuses, soutenues et efficaces, aboutissant à l’arrestation et à l’inculpation de ceux qui sont impliqués dans les activités illégales actuellement observées. C’est essentiel si l’on veut pouvoir déployer correctement les éléments liés à la conservation, aux moyens d’existence et au développement social »a ajouté la Secrétaire générale, Mme Ivonne Higuero, dans ses commentaires.

Le Secrétariat a souligné qu’il est prêt à soutenir le Mexique et à travailler avec tous les organismes, parties prenantes, organisations partenaires et Parties concernées pour leur fournir des financements et facteurs de renforcement des capacités, dans la mesure de ses moyens et dans le cadre de son mandat. Il a également eu des échanges de vues sur les mesures à prendre vis-à-vis du marsouin du Golfe de Californie et de l’acoupa de MacDonald, mesures qui pourraient être adoptées à la CoP18 pour mettre fin au commerce international et aider à la conservation de ces espèces.

La coopération internationale est tout aussi essentielle aux actions mises en place au Mexique. La Secrétaire générale a loué la collaboration passée entre le Mexique, la Chine et les États-Unis en matière de commerce illégal de vessies natatoires d’acoupa. Elle s’est engagée à organiser prochainement une deuxième réunion des trois pays destinée à revigorer et renforcer les actions visant à régler les questions d’offre et de demande de vessies natatoires d’acoupa d’origine illégale.

Mme Ivonne Higuero a lancé un cri de ralliement : « J’espère qu’on parlera de vous dans les années à venir comme de ceux qui ont jeté les bases de la protection efficace du marsouin du Golfe de Californie et de l’acoupa de MacDonald – deux espèces endémiques et emblématiques du nord du Golfe de Californie, la Mer de Cortès, l’aquarium du monde ».

A l'attention des redacteurs:

Pour tout complément, veuillez contacter M. Liu Yuan: yuan.liu@un.org.

Au sujet de la CITES

Avec 183 États membres (182 pays plus l’Union européenne), la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) reste l’un des instruments les plus puissants au monde pour la conservation de la biodiversité au moyen d’une réglementation du commerce de la faune et de la flore sauvages. Des milliers d’espèces font l’objet d’un commerce international et sont utilisées par l’homme dans sa vie quotidienne pour se nourrir, se loger, se soigner, ainsi que pour l’écotourisme, les cosmétiques ou la mode. La CITES réglemente le commerce international de près de 36 000 espèces de plantes et d’animaux, y compris de leurs parties et produits, assurant leur survie dans la nature au bénéfice tant des populations locales qui conservent ainsi leurs moyens de subsistance que de l’environnement mondial. Le système de permis CITES a pour but de veiller à ce que le commerce international des espèces inscrites aux annexes CITES soit durable, légal et traçable. La CITES a été adoptée à Washington D.C. le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975