Résumé des récentes activités FAO-CITES concernant les espèces aquatiques exploitées à des fins commerciales
John E. Scanlon, Secrétaire Général,
Convention sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (CITES)
9-13 juin 2014, Rome, Italie
Monsieur le Président Johan Williams,
Mesdames et Messieurs les délégués du Comité,
Chers collègues,
Je vous remercie de m’offrir l’occasion de prendre la parole à ce point de l’ordre du jour pour vous exposer brièvement les résultats de la Quatorzième session du sous-comité du commerce du poisson du COFI.
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Trois ans plus tard, je suis très heureux de pouvoir vous annoncer que cet objectif a effectivement été atteint.
Les 180 Parties à la CITES apprécient grandement l’avis expert de la FAO sur les propositions d’inscription aux Annexes de la CITES d’espères aquatiques exploitées à des fins commerciales.
A notre 16e session de la Conférence des Parties, tenue à Bangkok l’année dernière au mois de mars, les Parties à la CITES ont décidé de réglementer le commerce international de cinq espèces de requins et de toutes les espèces de raies manta, en les inscrivant à l’Annexe II.
L’inscription d’espèces à l’Annexe II de la CITES signifie que les produits de ces espèces peuvent faire l’objet de transactions commerciales internationales sous réserve qu’ils aient été obtenus légalement, que leur commerce soit durable sur le plan biologique et qu’il soit traçable au moyen du système de permis et de déclarations CITES.
La mise en œuvre de toute nouvelle inscription pose un certain nombre de défis. Celles-ci présentent néanmoins des caractéristiques spécifiques, et pour cette raison leur entrée en vigueur a été reportée de 18 mois, soit au 14 septembre de cette année, afin d’accorder aux Parties un délai suffisant pour se préparer.
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Mesdames et Messieurs les délégués, la mise en œuvre efficace de ces nouvelles inscriptions contribuera à la réalisation des objectifs tant de la CITES que la FAO ; à cette fin, les Secrétariats de la CITES et de la FAO entretiennent une collaboration fructueuse, très pragmatique, dans l’intérêt de nos membres respectifs.
Le Secrétariat de la CITES a reçu avec gratitude un financement de 1,2 million d’euros de la part de l’Union Européenne destiné à appuyer ces nouvelles inscriptions de requins et de raies manta.
Au mois de juillet dernier, j’ai rencontré le Sous-directeur Général de la FAO Arni Mathiesen, et nous sommes convenus d’œuvrer ensemble pour épauler les Etats et régions concernés. Depuis cette réunion, la CITES a reversé une partie des fonds à la FAO – afin de soutenir les Parties à la CITES dans la mise en œuvre des inscriptions de requins et d’opérer un rapprochement entre les secteurs des pêches et la CITES dans les principaux pays de pêche et de commerce des requins, où la coordination des activités n’est peut-être pas encore effective.
Nous avons organisé des ateliers conjoints, au Maroc pour les principaux Etats africains et en Chine pour les principaux Etats asiatiques, afin d’évaluer les besoins pratiques, et nous allons désormais travailler ensemble pour aider directement les Etats sur ce point.
Les régions Amérique latine/Caraïbes et Océanie ont déjà organisé leurs propres ateliers, accueillis respectivement par le Brésil et l’Australie, afin d’évaluer leur état de préparation à la mise en œuvre des nouvelles inscriptions ; la FAO et la CITES soutiendront les activités de suivi dont elles sont convenues. .
D’autres Etats et des organisations de la société civile organisent également une série d’ateliers, notamment au Salvador, à Fidji, en Inde, en Thaïlande, aux Emirats Arabes Unis et au Yémen.
Nous établissons en outre des passerelles avec les Organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) qui jouent souvent un rôle essentiel dans la gestion de la pêche, et samedi dernier, nous avons pris la parole sur ce point à la 5e réunion du Réseau des secrétariats des organisations régionales des pêches. Nous avons trouvé très encourageant l’intérêt que celles-ci ont manifesté et leur intention de renforcer nos relations futures, sachant que la CITES ne se substitue pas aux ORGP mais constitue un mécanisme supplémentaire susceptible de les épauler.
Mesdames et Messieurs les délégués, des efforts sont déployés dans le monde entier pour aider les Etats à mettre en œuvre les inscriptions de requins et de raies adoptées à la Cop16 de la CITES, et ceci est on ne peut plus encourageant.
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Concernant le document COF/2014/6 relatif aux résultats de la réunion COFI-FT, nous demandons respectueusement aux membres de la FAO de :
- doter le groupe consultatif d’experts de la FAO pour l’évaluation des propositions d’amendement à la CITES – auquel nos Etats membres respectifs accordent une grande valeur - de bases financières et organisationnelles solides ;
- veiller à ce que le Secrétariat de la FAO dispose d’un point de contact clair pour la coopération avec la CITES, afin de maintenir l’excellente collaboration établie jusqu’à présent ; et
- encourager une coopération constante et accrue avec les autorités des pêches et les organes de la CITES au profit mutuel des uns et des autres.
Il reste beaucoup à faire pour garantir que le commerce international des certaines espèces de requins soit légal, durable et traçable, mais l’effort en vaut incontestablement la peine et il sert les intérêts tant de la FAO que de la CITES.
Notre réussite mutuelle contribuera à la survie de ces espèces et à préserver la possibilité pour les futures générations de pêcheurs de bénéficier de ces ressources d’une façon durable.
Mesdames et Messieurs les délégués, nous croyons que la coopération est la voie à suivre pour aller de l’avant, et nous remercions chaleureusement la FAO de ses efforts en ce sens.
Je vous souhaite un plein succès pour le reste de vos travaux.