80 représentants des pays des Caraïbes et des États-Unis ont reçu une formation dans le but de mieux assurer la durabilité à long terme des espèces marines locales qui sont cruciales pour les moyens de subsistance des communautés de la région. Les eaux des Caraïbes abritent des espèces qui font l'objet d'un commerce intense, notamment le strombe géant et les requins, qui sont inscrits à l'annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). La convention, si elle est correctement appliquée et respectée, garantira la pérennité de ces espèces.
Pour aider les pays des Caraïbes à respecter leurs engagements dans le cadre de la Convention, notamment en ce qui concerne les espèces inscrites à la CITES, le Secrétariat de la CITES et le Service du droit pour le développement (LEGN) de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont organisé conjointement cet atelier au début du mois de juin. L'objectif de l'atelier était de former des représentants des administrations nationales de la pêche, des organes de gestion et des autorités scientifiques de la CITES et d'autres institutions concernées, et de renforcer la coopération entre les autorités chargées de la pêche et celles de la CITES, pour une application efficace de la CITES dans le secteur de la pêche.
La pêche au strombe géant contribue de manière significative aux moyens de subsistance des communautés de la région et offre des opportunités économiques grâce au commerce international. L'utilisation durable, la gestion et le suivi de ces espèces, ainsi que la réglementation de leur commerce sont d'une importance capitale pour leur conservation.
Les 80 participants venaient de 12 parties à la CITES : Bahamas, Barbade, Belize, Dominique, Grenade, Guyane, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Suriname, Trinité-et-Tobago et États-Unis d'Amérique. Des représentants de l'Union européenne, de la Commission des pêches pour l'Atlantique Centre-Ouest (COPACO) et de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ont également participé à la réunion.
Pendant les quatre jours de l'atelier, chaque pays a partagé ses connaissances et son expérience pratique de la mise en œuvre de la CITES, en soulignant le cadre institutionnel et réglementaire de référence, l'importance des espèces inscrites à la CITES, les défis qui restent à relever et les initiatives en cours. La COPACO a également fait une présentation sur la façon dont ses membres mettent en application le Plan régional de gestion et de conservation des pêcheries de lambi.
Pendant l'atelier, les participants ont utilisé le FAO-CITES Legal Study and Guide - étude juridique et guide FAO-CITES en anglais uniquement, qui présente des options pour améliorer la législation nationale sur la pêche en vue d'une meilleure mise en œuvre de la Convention.
- Mauro Gongora, responsable des pêches au département des pêches du Belize, M. Romeo Lala, chef de la section des permis à la division de la conservation de la nature du Suriname, et Mme Laura Cimo, conseillère en politique internationale au service national des pêches maritimes des États-Unis (NOAA) ont fait part de leurs réflexions sur les prochaines étapes : le Belize et le Suriname ont l'intention de créer des groupes de travail pour renforcer la coopération entre les autorités de la CITES et les autorités de la pêche, notamment en ce qui concerne la création d'avis de commerce non préjudiciable et d'avis d’acquisition légale pour les espèces inscrites à la CITES, ainsi que le processus en cours dans ces pays concernant l'élaboration d'une nouvelle règlementation CITES, qui permettra de poursuivre la mise en œuvre de la convention et de renforcer les travaux connexes. Aux États-Unis, l'accent a également été mis sur le partage des informations et le renforcement de l'application de la loi par des sanctions plus élevées afin de dissuader les activités illégales.
Dans ses remarques en clôture de l'atelier, Mme Rachel Gaughan, juriste du Secrétariat CITES, a souligné que « travailler ensemble sur les questions de la CITES et de la pêche peut conduire à des résultats plus constructifs sur les questions transversales, éviter de travailler de manière cloisonnée et [plutôt] se soutenir mutuellement ». Mme Gaughan a également encouragé la participation des États parties à la 19ème Conférence des Parties à la CITES, qui se tiendra au Panama du 14 au 25 novembre 2022, en soulignant l'importance de leurs contributions aux discussions en cours sur des questions telles que les avis d’acquisition légale et l'introduction en provenance de la mer.
L'atelier a bénéficié de l'assistance et du soutien du Bureau sous-régional de la FAO pour les Caraïbes, du Bureau régional de la FAO pour l'Amérique latine et les Caraïbes et des bureaux de la FAO dans les pays concernés. Il s'agissait du deuxième atelier organisé par la FAO et le Secrétariat CITES dans le cadre du projet sur l'application de la CITES à travers les cadres juridiques nationaux sur la pêche. Le premier atelier avec les pays insulaires du Pacifique avait eu lieu en novembre 2021.