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COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT
Le poids record des saisies d’ivoire enregistrées pré-pandémie reste préoccupant, mais c’est également le signe prometteur d’une meilleure lutte contre la fraude alors que le commerce illégal se poursuit

Cambridge, Genève, 24 mars 2021 - Les données les plus récentes enregistrées dans le Système d’information sur le commerce de produits d’éléphants (ETIS) indiquent que le poids total d’ivoire saisi en 2019 a nettement augmenté par rapport aux trois années précédentes, malgré la présence de lacunes dans les rapports. L’année 2019 a ainsi été témoin des trois saisies les plus importantes en termes de poids jamais enregistrées dans le système.
Le rapport, préparé par TRAFFIC en consultation avec le Groupe consultatif technique MIKE-ETIS et en collaboration avec le Secrétariat CITES, a été publié sur le site Web de la CITES le 24 mars.
Ce dernier rapport se base sur près de 28 000 saisies de spécimens d’éléphants enregistrées dans ETIS entre 1989 et 2019 et intègre les données soumises à ETIS en 2018 et 2019, des données qui n’étaient pas incluses dans le Rapport ETIS présenté à la 18e session de la Conférence des Parties (Genève, 2019).
Les lacunes dans les données restent toutefois un problème de poids pour l’analyse des tendances relatives au commerce illégal d’ivoire et l’interprétation des données ETIS : sur les 45 pays qui envoient régulièrement des données à ETIS depuis 2013, 23 n’avaient pas encore envoyé de données pour 2018, 2019, ou ces deux années, avant la date butoir de l’analyse.
Les rapports soumis à ETIS par les Parties pour 2019 montrent que plus de 42 tonnes d’ivoire ont été saisies cette année-là, la plaçant en quatrième position en termes de poids total saisi pour la période 1989-2019. L’année 2019 a également été marquée par trois saisies d’ivoire exceptionnelles en Asie, 7 482 kg d’ivoire brut ayant été saisis en Chine, 8 795 kg à Singapour et 9 104 kg au Vietnam.
Mme Ivonne Higuero, la Secrétaire générale de la CITES, a déclaré : « Ces trois saisies d’ivoire majeures continuent à susciter de vives inquiétudes, en raison d’une nette tendance à la hausse observée sur une longue période. Nos efforts de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages ne doivent pas faiblir pour que nous puissions assurer la protection de cette espèce clé de voûte. Ces saisies sont toutefois révélatrices des efforts d’application de la Convention par les Parties et de l’efficacité des organismes de lutte contre la fraude qui s’efforcent de démanteler les réseaux criminels impliqués dans le trafic. Nous continuons d’encourager les Parties à soumettre les données sur leurs saisies en temps voulu. Ces renseignements sont essentiels pour éclairer les mesures individuelles et collectives que les Parties pourraient avoir à prendre à l’avenir pour mettre fin au trafic d’ivoire. »
Steven Broad, Directeur exécutif de TRAFFIC, a déclaré : « La prévalence de ces saisies si importantes nous inquiète, car c’est souvent un indicateur du commerce contrôlé par le crime organisé. Il reste cependant à voir si ces transports d’ivoire ne représentaient qu’un repositionnement stratégique des stocks dans le cadre d’un investissement sur le long terme ou s’ils correspondaient à de nouveaux flux commerciaux illégaux motivés par une demande persistante sur les marchés finaux. »
En réponse à une demande du Comité permanent de la CITES en 2018, TRAFFIC a mené une enquête en 2020 afin de mieux comprendre les processus et procédures mis en place par les Parties pour encadrer la collecte et la soumission des données ETIS. Vingt Parties ont répondu au questionnaire préparé aux fins de cette enquête. Les réponses ont montré qu’il était nécessaire de clarifier quelles étaient les données à communiquer à ETIS.
L’enquête a également révélé des lacunes importantes dans les rapports vis-à-vis des saisies effectuées au niveau national par certaines Parties. Le manque de données sur ces saisies nationales révèle une véritable lacune et pose un problème de taille pour déterminer avec précision l’ampleur exacte du commerce illégal d’ivoire dans le monde.
Cette enquête a toutefois présenté un résultat encourageant : les Parties se sont montrées très intéressées par le nouveau site Web ETIS Online, qui leur permet aujourd’hui de soumettre directement leurs données à ETIS plus simplement et facilement tout en ayant accès à l’ensemble des données communiquées précédemment.
Lancé en octobre 2020, ce nouveau site Web permet à chaque pays de consulter, de télécharger et de mettre en ligne ses données ETIS. ETIS Online devrait avoir une influence positive sur la communication des données, ce qui contribuera à combler certaines des lacunes qui existent actuellement.
Le Secrétariat CITES encourage toutes les Parties qui ne l’ont pas encore fait à déclarer à ETIS les saisies d’ivoire et d’autres spécimens illégaux d’éléphants effectuées sur leur territoire, conformément aux dispositions de la notification no 2021/011 datée du 22 janvier 2021. Ces données jouent un rôle crucial dans les analyses de tendances qui seront menées en vue d’être présentées lors de la prochaine session de la Conférence des Parties à la CITES en 2022.
ETIS a été créé par les Parties à la CITES en 1998, suite à une résolution adoptée lors de la 10e session de la Conférence des Parties (CoP10, 1997, Harare). Ce système sert de base de données complète pour déterminer l’ampleur du commerce illégal de spécimens d’éléphants et ses tendances, et identifier toute évolution de l’ampleur ou des tendances de ce commerce.
ETIS est géré par TRAFFIC au nom du Secrétariat CITES, en consultation avec le Groupe consultatif technique MIKE-ETIS. Les Parties sont tenues de déclarer leurs saisies annuelles d’ivoire d’éléphant à ETIS avant le 31 mars de l’année civile en cours.
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Contact:
TRAFFIC : Melissa Matthews, chef de la communication, + 44 7436 786756, melissa.matthews@traffic.org
Secrétariat CITES : Francisco Pérez, +41 22 917 1447, francisco.perezgonzalez@cites.org