La Journée mondiale de la nature, établie par les Nations Unies, met en valeur le rôle des moyens d’existence et des connaissances des peuples autochtones et des communautés locales dans la conservation des espèces et des écosystèmes forestiers

Mise à jour le 23 mars 2021

COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT

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La Journée mondiale de la nature, établie par les Nations Unies, met en valeur le rôle des moyens d’existence et des connaissances des peuples autochtones et des communautés locales dans la conservation des espèces et des écosystèmes forestiers

Des représentants des peuples autochtones et des communautés locales, des gouvernements, de la société civile et du secteur privé se sont réunis pour célébrer le rôle des communautés forestières et de leurs expériences dans la conservation des forêts du monde entier.

Genève/Jackson Hole, Wyoming/Rome/Bogor/New York, 3 mars 2021 - À l’occasion de la toute première célébration en ligne de la Journée mondiale de la vie sauvage établie par les Nations Unies, des représentants des États membres de l’ONU, des organisations du système des Nations Unies, des organisations internationales et non gouvernementales, des peuples autochtones et des communautés locales, ainsi que des jeunes ont participé à un événement en ligne pour marquer cette Journée spéciale.

Cette année, la Journée mondiale de la nature se tenait sur le thème « Forêts et moyens d’existence : préserver la planète et ses habitants », mettant en évidence le lien qui existe entre les moyens d’existence, les connaissances et les expériences des peuples autochtones et des communautés locales qui dépendent des forêts, et la conservation de ces écosystèmes et des espèces sauvages qu’ils abritent. 

WWD2021 - Forests and Livelihoods: Sustaining People and Planet

Dans son allocution de bienvenue aux intervenants et au public assistant à l’événement en ligne, Mme Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, a souligné l’importance des festivités de cette année, qui mettent l’accent sur les communautés qui dépendent des forêts et de leurs espèces sauvages, et qui en sont traditionnellement les gardiennes. Elle a déclaré que l’objectif de cet événement était de donner la parole à ces acteurs si importants, en leur donnant l’opportunité de partager leurs connaissances et leurs expériences sur la conservation des forêts pour motiver la mise en place de modèles d’interaction vraiment durables avec les écosystèmes et les espèces sauvages de notre planète.

Lors du premier discours de la cérémonie d’ouverture, Son Excellence M. Federico Tenorio Calderón, ministre de l’Agriculture et de l’Irrigation du Pérou, a parlé de l’immense valeur que revêt la forêt amazonienne en ce qui concerne les moyens d’existence des communautés qui y vivent. M. Tenorio Calderón a mis l’accent sur le fait que l’utilisation durable des espèces sauvages non seulement garantissait la survie des espèces elles-mêmes, mais protégeait également les moyens d’existence des communautés qui partagent leurs habitats.

Mme Fawn Sharp, présidente de la nation amérindienne des Quinaults et du Congrès national des Indiens d’Amérique, a évoqué les efforts déployés par les peuples autochtones et les communautés locales pour préserver les connaissances qui assurent leur existence depuis des milliers d’années.

Dans son discours, Mme Elizabeth Maruma Mrema, Secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique, a déclaré que le fait de reconnaître les connaissances, les innovations et les pratiques des peuples autochtones et des communautés locales garantissait une gouvernance participative pour la protection des forêts et des espèces sauvages.

Son Excellence M. António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a clôturé la cérémonie d’ouverture en lançant un appel sincère aux gouvernements, aux entreprises et aux populations du monde entier, leur demandant d’intensifier leurs efforts de conservation des forêts et des espèces forestières, et de soutenir et d’écouter les communautés forestières. Il s’agit, dit-il, d’une mesure urgente pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable.

Deux tables rondes ont réuni des experts du monde entier. La première s’est penchée sur le rôle des moyens d’existence des peuples autochtones et des communautés locales dans la conservation et l’utilisation durable des forêts. La deuxième a exploré les possibilités de création d’emplois et de croissance économique qui soient inclusives et durables grâce à l’utilisation durable des forêts.

La première table ronde fut inaugurée par un message de Mme Nemonte Nenquimo, fondatrice de l’organisation équatorienne Alianza Ceibo et lauréate du Prix Équateur 2020. Son intervention a permis de planter le décor en illustrant les efforts de sa communauté pour utiliser durablement la biodiversité des forêts et la préserver à l’intention des générations futures. Les discussions étaient animées par la Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero.

Parmi les intervenants de cette table ronde figuraient Mme Amy Fraenkel, Secrétaire exécutive de la Convention sur la conservation des espèces migratrices, Mme Iliana Monterroso du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), M. Leif John Fosse, représentant de l’Initiative internationale pour le climat et les forêts de la Norvège, Mme Dilys Roe, présidente du groupe de spécialistes de l’UICN sur l’utilisation durable et les moyens d’existence (SULi), ainsi que M. Kynan Tegar, jeune conférencier, cinéaste et membre de la communauté autochtone des Dayak Iban de Sungai Utik, dans le Kalimantan occidental en Indonésie.

Les participants ont partagé leurs expériences personnelles et professionnelles en termes d’efforts communautaires visant à encourager l’utilisation durable des forêts et des espèces forestières, et de la manière dont ces efforts ont contribué à la préservation de ces écosystèmes.

La deuxième table ronde s’est ouverte sur un message d’un autre lauréat du Prix Équateur 2020, M. Albert Lotana Lokasola, fondateur et président de Vie Sauvage, une organisation basée en République démocratique du Congo. M. Lokasola a présenté les points marquants de leurs efforts, qui visent à préserver les espèces forestières endémiques du bassin du Congo tout en offrant des opportunités économiques durables aux communautés locales. Les discussions étaient animées par Mme Adriana Dinu, Directrice adjointe du Bureau des politiques et de l’appui aux programmes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Cette table ronde a réuni M. Mateus Mutemba, directeur général de l’Administration nationale des zones de conservation (ANAC), l’organe de gestion de la CITES du Mozambique ; Mme Emmanuela Shinta, directrice exécutive de la Fondation Ranu Welum ; M. Ewald Rametsteiner, directeur adjoint de la division des forêts de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ; et Mme Cindy L. Squires, directrice exécutive de l’Association internationale des produits du bois.

Les intervenants ont exploré les possibilités de création d’emplois et de croissance économique axées sur une utilisation durable, qui soient inclusives et durables pour les peuples autochtones et les populations locales.

Pour la sixième année consécutive, Jackson Wild™, le Secrétariat de la CITES et le PNUD se sont associés pour organiser un festival cinématographique sur le thème de l’année. Le concours a attiré près de 300 participants, qui ont donné vie à un large éventail d’histoires fascinantes sur le travail des communautés impliquées dans la conservation des forêts et tirant leur subsistance des services écosystémiques essentiels fournis par les forêts et les espèces sauvages. 

Les 11 films lauréats ont été dévoilés par Mme Lisa Samford, Directrice générale de Jackson Wild™, et la Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero.

Youth Art Contest Winner
Le dessin gagnant du concours, par Ka Yi Siu.

Les festivités ont également été marquées par l’annonce du lauréat du troisième concours artistique pour les jeunes, organisé par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), le Secrétariat de la CITES et le PNUD à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage.

Avec plus de 500 participants, le concours a vu des écoliers et de jeunes artistes de plus de 50 pays produire des œuvres d’art des plus inspirantes, illustrant la relation profonde qui existe entre les gens, les forêts et les espèces forestières.

Le lauréat du concours artistique pour les jeunes a également été dévoilé à l’occasion des festivités en ligne de la Journée mondiale de la vie sauvage, par Mme Dia Mirza, actrice, productrice, ambassadrice mondiale d’IFAW et ambassadrice de bonne volonté du PNUE, et M. Azzedine Downes, Président-directeur général d’IFAW.

Remarques des organisateurs, des participants et des partenaires :

QU Dongyu, Directeur général de la FAO : « La demande pour le gibier sauvage ne cesse de croître, notamment en milieu urbain, augmentant l’exposition des humains aux zoonoses et intensifiant la pression de chasse dans les forêts. Le gibier sauvage est une source essentielle d’alimentation pour des millions de personnes dans les communautés autochtones et rurales, comptant pour plus de 50 % de l’apport en protéines dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales. Si la chasse et la consommation de gibier sauvage ne sont pas gérées de manière durable, cette ressource diminuera toutefois progressivement, ce qui aura de graves conséquences sur la sécurité alimentaire. Des études récentes estiment déjà que 285 espèces de mammifères sont menacées d’extinction en raison de la chasse au gibier sauvage. À la FAO, nous savons que production alimentaire efficace et conservation de la biodiversité doivent co-exister si l’on veut avoir un réel espoir d’éradiquer la faim et la pauvreté. Pour atteindre ces objectifs, nous plaidons pour des systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables pour nourrir l’humanité. »

Achim Steiner, Administrateur du PNUD : « Les festivités de la Journée mondiale de la vie sauvage de cette année mettent en lumière les liens essentiels qui existent entre des politiques de gestion forestière plus intelligentes et des efforts plus importants pour renforcer les opportunités d’emploi et les moyens d’existence des peuples autochtones et des communautés locales. Près d’un milliard de personnes dépendent des aliments issus de la forêt, quelque 2,4 milliards de personnes utilisent du bois ou du charbon pour cuisiner, et 1,2 milliard de personnes dépendent de systèmes agricoles agroforestiers, tandis que près de 45 millions de travailleurs seraient employés par l’industrie forestière formelle dans le monde. Il est urgent, en 2021, d’être plus ambitieux et d’investir de manière plus importante dans la gestion durable des écosystèmes forestiers si nous voulons atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, du Cadre mondial de la biodiversité et de l’Agenda 2030. »

M. Alexander Trepelkov, Responsable du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts : « La valeur des forêts est indéniable pour soutenir les moyens d’existence, préserver la biodiversité et réguler le climat. La communauté internationale s’efforçant d’établir un nouveau paradigme de développement, qui prendrait soin de la planète et de l’humanité en même temps conformément à l’approche “Un monde, une santé”, le thème de la Journée mondiale de la vie sauvage de cette année est venu souligner le rôle vital des forêts pour assurer un avenir durable pour tous. »

Mme Lisa Samford, Directrice générale de Jackson Wild™ : « Les récits personnels ont le pouvoir d’inspirer des changements aux niveaux individuel, communautaire et systémique, et cela n’a jamais été aussi important. Nous sommes de plus en plus isolés en raison de cette pandémie et les médias partageant ces récits fascinants ont un impact global en permettant de connecter chacun d’entre nous à notre planète ainsi que les uns aux autres, nous aidant ainsi à faire face aux impacts massifs du changement climatique et faire progresser l’équité dans le monde. »

M. Azzedine Downes, Président-directeur général d’IFAW : « Lors de journées internationales d’unité et de célébrations telles que la Journée mondiale de la vie sauvage, l’interdépendance inhérente entre l’humanité et son environnement naturel devient de plus en plus évidente. De l’individu à la communauté mondiale au sens large en passant la communauté locale, nous devons tous renforcer l’autonomie en favorisant l’inclusion et remplir notre rôle de gardiens du monde naturel. Le thème de cette année, “Forêts et moyens d’existence”, nous rappelle de manière frappante à quel point la santé de l’environnement naturel est essentielle à la nôtre. Nous avons hâte de participer à de tels événements avec la CITES et le PNUD à l’avenir. »

Voir aussi :
Lien vers le communiqué de presse sur les lauréats du festival cinématographique organisé à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage
Lien vers le communiqué de presse sur le lauréat du concours d’art pour les jeunes organisé à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage
Lien vers le programme des festivités en ligne de la Journée mondiale de la vie sauvage 2021

 

 

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Pour plus d’informations, et pour organiser des interviews, veuillez contacter :

Secrétariat CITES : Francisco Pérez, +41 22 917 1447, francisco.perezgonzalez@un.org

Programme des Nations Unies pour le développement : Sangita Khadka, +1 212 906 5043, sangita.khadka@undp.org

Jackson Wild : Abbey Greene, +1 307 200 3286, abbey@jacksonwild.org

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 À propos de la CITES
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été adoptée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 183 États membres (182 pays auxquels s’ajoute l’Union européenne), la CITES reste l’un des instruments les plus puissants au monde pour la conservation de la biodiversité par la réglementation du commerce international de près de 38 000 espèces de plantes et d’animaux sauvages. Partout dans le monde, les peuples utilisent des espèces inscrites à la CITES dans leur vie quotidienne pour se nourrir, se loger, se soigner, ainsi que sous forme de souvenirs touristiques, de cosmétiques ou de vêtements. La CITES s’efforce de veiller à ce que le commerce international de ces espèces soit durable, légal et traçable et contribue aussi bien aux moyens d’existence des populations locales qui vivent au plus près d’elles qu’à l’économie des différents pays, de manière à préserver la santé de la planète et le bien-être des populations, dans le respect des Objectifs de développement durable des Nations Unies.

À propos de Jackson Wild
Depuis 30 ans, Jackson Wild organise des rencontres extraordinaires de scientifiques, spécialistes de la conservation de la nature et professionnels des médias, célébrant les médias de qualité les plus innovants du domaine. Le « World Wildlife Day Film Showcase » rassemble des parties prenantes du monde entier autour d’un thème global unique. Le conseil d’administration de Jackson Wild compte entre autres membres internationaux : ARTE France, BBC Studios, Blue Ant Media/Love Nature, Borealés, Conservation International, Discovery, Doclights, FujiFilm Optical Devices - Fujinon Lenses, Gorongosa Restoration Project, HHMI Tangled Bank Studios, Humane Society International, International Fund for Animal Welfare, National Geographic Partners, National Geographic Society, Nature/WNET, Netflix, Off the Fence Productions, ORF/Universum, PBS, Saint Thomas Productions, San Diego Zoo, Seeker, Smithsonian Channel, Sony Electronics, SVT - Swedish Television, The Nature Conservancy, Terra Mater Factual Studios, Wanda Natura, WGBH, et World Wildlife Fund US.

À propos du PNUD
Le PNUD est le principal organisme des Nations Unies qui lutte pour mettre fin à l’injustice de la pauvreté, des inégalités et des changements climatiques. En travaillant avec un vaste réseau d’experts et de partenaires dans 170 pays, il aide les nations à construire des solutions intégrées et durables pour les peuples et la planète. Pour plus d’informations, consulter le site ou suivre @UNDP.

À propos de la Journée mondiale de la vie sauvage établie par les Nations Unies
Le 20 décembre 2013, la 68e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 3 mars « Journée mondiale de la vie sauvage » pour célébrer et faire connaître la faune et la flore sauvages de la planète. Cette date marque le jour de la signature de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en 1973. La Journée mondiale de la vie sauvage est rapidement devenue le plus important des événements annuels mondiaux consacrés aux espèces sauvages. C’est l’occasion de célébrer la faune et la flore sauvages pour la beauté et la diversité de leurs multiples formes, et de sensibiliser l’opinion publique aux différents défis auxquels ces espèces sont confrontées. Cette journée nous rappelle également qu’il est urgent d’intensifier la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, qui a des répercussions économiques, environnementales et sociales de grande ampleur.