Le Secrétariat de la CITES s'associe à l'appel international du PCF incitant à placer les solutions relatives à la forêt au cœur des stratégies de reprise suite au COVID-19

Mise à jour le 09 novembre 2020

Le Secrétariat de la CITES et les 14 membres du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) ont communiqué une déclaration commune appelant à intégrer une gestion durable des forêts dans tous les efforts visant une reprise suite à la pandémie de COVID-19, en soulignant qu'investir dans les forêts signifie investir dans notre futur.

La pandémie a eu l'effet d'un signal d'alarme quant à l'état de notre rapport à la nature. Une crise de perte de la biodiversité à l'échelle mondiale, engendrée par une exploitation insoutenable des systèmes naturels, des espèces sauvages et de leurs habitats et les effets du changement climatique ont laissé les écosystèmes dans l'impossibilité de se défendre contre les nouvelles maladies émergentes et ont accru le risque que ces maladies puissent se propager chez les êtres humains.

CPF Statement layoutPar cette déclaration commune, le PCF exhorte les décisionnaires à s'assurer que les plans de reprise n'aillent pas à l'encontre des progrès durement acquis en faveur de la préservation des forêts, réduisant et faisant barrage au recul et à la dégradation de la forêt, et stimulant une production et un commerce durables des produits agricoles et forestiers.

Au lieu de cela, les partenaires du PCF demandent à la communauté internationale d'inclure des engagements forts, en faveur de la mise en œuvre des buts et objectifs, mondialement convenus, relatifs à la forêt, afin de mettre un terme à la déforestation et à la dégradation de la forêt, dans tous les efforts visant à reconstruire un monde d'après COVID. Ceci doit s'inscrire dans un plus large changement de cap, visant un futur plus résilient, plus durable, dans lequel les Objectifs de développement durable peuvent être atteints.

La restauration et la gestion durable de tous les types de forêt et d'arbre hors forêt sont, d'après le PCF, des composantes clé pour déclencher des solutions fondées sur la nature aux défis posés par la perte de la biodiversité, le changement climatique et la réduction des risques de futures pandémies. Si les forêts sont gérées correctement, et si on investit correctement dans les forêts, elles peuvent agir comme un filet de sécurité pour les espèces comme pour les écosystèmes, et pour le bien-être et les moyens de subsistance des hommes et des communautés du monde entier, notamment dans les régions rurales et reculées.

"Les forêts et régions boisées comptent parmi les piliers au centre de la biodiversité de notre planète. Elles fournissent, de façon cruciale, des services essentiels et les moyens de subsistance à des millions de personnes. Veiller à leur conservation et à ce que leur exploitation future soit guidée, en premier lieu par des considérations de durabilité, doit constituer l'une des priorités de tous les efforts visant à bâtir un rapport plus équilibré, plus durable, avec nos systèmes naturels dans le monde de l'après COVID-19", a déclaré Ivonne Higuero, Secrétaire-Générale de la CITES.

Les forêts fournissent des services essentiels en termes d'écosystème aux espèces sauvages de faune et de flore comme aux êtres humains. Elles fournissent des ressources sources de pouvoir à des secteurs économiques entiers, elles soutiennent d'innombrables emplois et nous permettent de répondre à certains de nos besoins les plus élémentaires en garantissant la fertilité des sols et en filtrant et stockant l'eau douce. Dans le monde, près d'un milliard de personnes sont tributaires de la forêt, à des degrés variables, pour se nourrir, et on estime à 2,4 milliards le nombre de personnes qui exploitent le bois pour se chauffer et cuisiner.

Du point de vue de la CITES, la pandémie a suspendu certains processus essentiels de prise de décision associés à des cas de conformité relatifs aux espèces d'arbre inscrites aux Annexes. Et pourtant, il nous reste encore à comprendre pleinement les incidences à court et long termes de la pandémie sur les forêts. Des incertitudes subsistent. À titre d'exemple, la façon dont les mesures prises pour gérer les répercussions sanitaires, sociales et économiques du COVID-19 a touché le commerce international des arbres inscrits aux Annexes de la CITES et leurs aires de répartition, les industries forestières ou les moyens de subsistance des communautés fortement tributaires des forêts, ou même comment les activités illégales peuvent évoluer.

Les Parties à la CITES doivent s'efforcer de mieux surveiller les effets de la pandémie sur la recherche scientifique et les processus de prise de décision relatifs au commerce des espèces forestières inscrites aux Annexes de la CITES. Ceci constituera une composante clé dans la préparation de la prochaine Conférence des Parties et pour ouvrir la voie à l'adoption de résolutions et décisions relatives à ces espèces, et en réponse à l'émergence des zoonoses.

Forest image, Sven Schlager/Unsplash

Le PCF est un partenariat volontaire de 15 organisations, institutions et secrétariats internationaux dotés d'importants programmes relatifs aux forêts.

Ses membres se composent du Secrétariat de la CITES, du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), de la Convention sur la diversité biologique (Secrétariat du CDB), de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Fonds pour l'environnement mondial (Secrétariat du FEM), de l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de l'Union internationale des instituts de recherches forestières (International Union of Forest Research Organization - IUFRO), de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (Secrétariat de la CNULCD), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), du Forum des Nations unies sur les forêts (Secrétariat du FNUF), de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Secrétariat de la CCNUCC), du centre mondial pour la recherche en agroforesterie (World Agroforestry Centre - ICRAF), et de la Banque mondiale.