Le Secrétaire général de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), M. John Scanlon, et des fonctionnaires de haut niveau de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ont rencontré des acteurs clés pour discuter d’un système de traçabilité qui permettra d’assurer un approvisionnement durable et légal en peaux de python d’Asie du Sud-Est, conformément aux décisions prises par les Parties à la CITES.
Des parties prenantes très diverses ont pris part à la réunion, qui s’est tenue au Palais des Nations, à Genève, les 17 et 18 octobre 2013. Elles comprenaient des représentants gouvernementaux des organes de gestion CITES de l’Indonésie, de la Malaisie et du Viet Nam et des représentants du secteur privé, y compris des marques de luxe, ainsi que des tanneurs impliqués dans le commerce des peaux de python, des experts en gestion de bases de données et d’autres membres des Secrétariats de la CITES et de la CNUCED.
La réunion a été dirigée par le Président du groupe de travail CITES sur les serpents, M. Mathias Lörtscher, et a été financée par le Secrétariat d’État suisse à l’économie (SECO) au titre de la deuxième phase du Programme de facilitation BioTrade.
En souhaitant la bienvenue aux 62 participants à la réunion, M. Guillermo Valles, Directeur de la Division du commerce international des biens et services, et des produits de base de la CNUCED, a exprimé sa satisfaction quant à la présence d’une telle diversité de parties prenantes. « La CNUCED et la CITES continueront à fournir une plate-forme rassemblant des acteurs clés des gouvernements, du secteur privé, des organisations non gouvernementales et des organisations internationales, régionales et nationales, afin de discuter des enjeux et de définir plus avant les prochaines étapes » a-t-il déclaré. « Cette réunion est un exemple d’une telle collaboration ».
M. Don Ashley, consultant pour la CNUCED et la CITES, a présenté une étude en cours intitulée Systèmes de traçabilité pour un commerce international durable des peaux de python d’Asie du Sud-Est. Le but de l’étude était de recueillir des informations sur les options actuelles en matière de systèmes de traçabilité pouvant être appliqués au commerce des peaux de python d’Asie du Sud-Est, afin de veiller à ce que ce commerce respecte les critères de la CITES, c'est-à-dire qu’il soit durable, légal et traçable. Les conclusions de ce rapport, ainsi que les informations que le Secrétariat de la CITES a pu obtenir d’autres sources, seront présentées aux organes scientifiques et intergouvernementaux de la CITES - à savoir le Comité pour les animaux et le Comité permanent - en 2014 et 2015. Les comités formuleront ensuite des recommandations pour examen lors de la 17e session de la Conférence des Parties à la CITES en 2016.
En réunissant une telle diversité de parties prenantes, la CNUCED et la CITES cherchaient à assurer un processus de consultation aussi complet et transparent que possible. Ayant cet objectif à l’esprit, les parties intéressées ont été invitées à présenter leurs projets actuels et futurs liés aux questions de traçabilité, incluant le marquage par codes-barres et l’identification par radio-fréquence (RFID), les projets de traçabilité par l’ADN et par les isotopes stables, ainsi que les partenariats public-privé portant sur la durabilité et les systèmes de gestion de base de données.
Les présentations ont été suivies d’une table ronde sur les conclusions du rapport du consultant et les différentes options proposées pour un système de marquage viable des peaux de python, qui pourrait satisfaire aux besoins à la fois des Parties à la CITES et du secteur privé.
M. Scanlon, dans son allocution de clôture, a souligné l’importance de la traçabilité pour la CITES qui a pour mission de veiller à ce que les espèces sauvages commercialisées au niveau international ne soient pas surexploitées dans la nature. Il a précisé que les nouvelles avancées technologiques fournissent des outils de traçabilité qui pourraient aider la CITES dans cette mission. Il a également noté que la collaboration accrue avec les acteurs du secteur privé était un élément important dans le développement de ces technologies et dans leur utilisation sur le terrain. Considérant qu’à l’avenir il serait important d’identifier les éléments communs des différents systèmes de traçabilité, M. Scanlon a déclaré : « Même si l’on ne s’intéresse qu’aux seuls serpents, une multiplicité d’approches ont été prises. Une approche commune pourrait-elle être adoptée en ce qui concerne la traçabilité des espèces faisant l’objet de commerce international ? ». Enfin, il a rappelé que « nous vivons dans un monde en évolution, et les expériences combinées des participants à la réunion constituent un apport précieux pour les organismes chargés des réglementations, comme la CITES, dans leur volonté de progresser ».