Genève, 17 mars 2025 - De Bangkok et Mumbai à Budapest et à Abuja, les célébrations de la Journée mondiale de la vie sauvage 2025 viennent de débuter ce mois-ci. Portant sur le thème : « Le financement de la conservation de la vie sauvage : investir pour l'humanité et la planète », cette commémoration vise cette année à rassembler des dirigeants, des défenseurs de l'environnement, des étudiants et des artistes du monde entier, ainsi que le secteur financier, afin d'explorer des solutions innovantes permettant de combler le déficit financier qui s’est creusé au niveau mondial en matière de conservation de la vie sauvage.
Avec plus d'un million d'espèces menacées d'extinction, il n'a jamais été aussi urgent de garantir que des ressources financières durables sont rendues disponibles pour la conservation. Actuellement, les investissements annuels dans la conservation de la biodiversité au niveau mondial s'élèvent à 143 milliards de dollars des États-Unis, alors que, selon les estimations, il faudrait consacrer chaque année 824 milliards de dollars des États-Unis à la conservation et à la restauration de la nature.
À Genève, l'organe de gestion CITES de l'Office fédéral suisse de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Réseau environnement de Genève (GEN) ont organisé la célébration officielle de la Journée mondiale de la vie sauvage 2025 qui s’est déroulée le 3 mars au Palais des Nation. La manifestation comprenait un segment de haut niveau et une réception organisée par l’OSAV et s’est poursuivie avec des activités organisées au Conservatoire et au Jardin botanique de la ville de Genève, ainsi qu’au Bioparc Genève.
La Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, a ouvert la manifestation en souhaitant la bienvenue aux participants des Missions permanentes auprès des Nations Unies et d'autres organisations à Genève, à l'Institut de hautes études internationales de Genève, à d'autres organisations basées à Genève et aux participants en ligne.
« Investir dans la vie sauvage, c'est à la fois conserver les espèces et garantir l'avenir d'une planète durable et des générations actuelles et futures », a déclaré la Secrétaire générale. « À l’occasion de cette Journée mondiale de la vie sauvage, nous voulons souligner que le financement de la conservation de la vie sauvage est le pont qui relie ambition et action, garantissant que la nature prospère aux côtés de l'humanité. »
Les délégués de l'Afrique du Sud, de la Suisse et de l'Ouzbékistan ont affirmé qu’il était nécessaire d’adopter des mécanismes de financement innovants et d’établir une collaboration pour avoir un impact durable sur la conservation
S.E. l'Ambassadeur Mxolisi Nkosi, Représentant permanent de l'Afrique du Sud auprès des Nations Unies et d'autres organisations à Genève, a souligné le rôle essentiel des espèces sauvages dans les écosystèmes et les moyens d’existence. Il a évoqué l'impact des « Rhino Bonds » non seulement sur la conservation des rhinocéros noirs, mais aussi sur les possibilités d'emploi et le tourisme pour les communautés rurales mal desservies, avec des objectifs clairs auxquels les investisseurs peuvent contribuer en Afrique du Sud.
S.E. l'Ambassadeur Eldiyor Toshmatov, Représentant permanent de la République d'Ouzbékistan auprès des Nations Unies et d'autres organisations à Genève, a exprimé l'enthousiasme de l'Ouzbékistan qui accueillera la prochaine Conférence des Parties à la CITES (CITES CoP20), insistant sur l'importance de la coopération internationale. M. Toshmatov a affirmé avec conviction que l'investissement dans la conservation des espèces sauvages était un impératif moral.
S.E. l'Ambassadeur Julien Thöni, Représentant permanent adjoint de la Suisse auprès des Nations Unies et d'autres organisations à Genève, a réaffirmé l'engagement de la Suisse à financer la conservation des espèces sauvages et son soutien à des solutions financières innovantes pour atteindre les objectifs que le monde s'est fixés pour les espèces sauvages.
L'Administrateur du PNUD, Achim Steiner, a fait valoir dans un message vidéo que « La survie des espèces sauvages et des espaces qu'elles habitent sont en effet les marqueurs vitaux d'un avenir florissant pour toutes les formes de vie sur Terre. L'engagement du PNUD en faveur de la nature concrétise cette vision en aidant aujourd'hui plus de 140 pays à mettre en œuvre le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. » Il a ajouté que l'initiative révolutionnaire de financement de la biodiversité du PNUD avait déjà permis de mobiliser 1,5 milliard de dollars des États-Unis de nouveaux financements en faveur de la biodiversité à ce jour.
La Directrice générale de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Grethel Aguilar, a donné dans un message vidéo des exemples de la manière dont l'UICN débloque de nouvelles possibilité pour orienter les investissements vers des projets de conservation qui profitent aux populations et à la planète, notamment le Wald Innovation Facility (Fonds d'innovation WALD), le Blue Natural Capital Financing Facility (Fonds de financement du capital national bleu) et le Blue Carbon Accelerator Fund (BCAF) (Accélérateur de carbone bleu).
Dans son message vidéo, Axel Van Trotsenburg, Directeur général senior du Groupe de la Banque mondiale, a souligné combien il est important d'investir dans la nature pour l'économie et pour soutenir la mission du Groupe de la Banque mondiale, qui est de mettre fin à la pauvreté sur une planète vivable, en citant le Programme mondial de la Banque mondiale pour la vie sauvage et le « Bond » comme exemples d'efforts en cours.
Ajoutant une dimension musicale à l'ouverture de la manifestation, Helen Anahita Wilson, artiste de la musique des plantes de l'université SOAS à Londres, a captivé le public en transformant en direct les signaux bioélectriques des plantes médicinales et adaptogènes en musique.
Réunir les principaux responsables de la conservation de la vie sauvage
Une intervention vidéo du Réseau mondial CITES de la jeunesse a encouragé les jeunes leaders à s'engager dans un commerce durable des espèces sauvages et dans les efforts de conservation. S’en est suivi un débat entre experts, modéré par la Secrétaire générale de la CITES, Mme Higuero, qui a permis de scruter l'évolution du paysage financier de la conservation au niveau des espèces.
Karma Tshering, du Fonds d'affectation spéciale pour l'environnement du Bhoutan, a mis en lumière les avantages à long terme des fonds d’affectation spéciale pour l'environnement, en se fondant sur les enseignements tirés par le Bhoutan de la création du premier fonds d’affectation au monde pour la conservation de la vie sauvage.
Pamela Castillo, de la Wildlife Conservation Society, a expliqué qu’il est important de soutenir financièrement les femmes rurales et les femmes en situation d'extrême pauvreté, et elle a décrit les conditions essentielles d’une politique et de partenariats efficaces dans ce domaine.
Isobel Cohen, de Nature Finance, a expliqué comment les structures financières peuvent relier les initiatives locales de bioéconomie aux marchés mondiaux grâce à des cadres politiques favorables.
Gwen Yu, de J.P. Morgan, a analysé les défis que représente l'extension d'instruments financiers tels que les conversions de dettes en investissements écologiques et les obligations de résultat, pour les institutions financières, en équilibrant les risques, l'impact et la rentabilité.
Jessica Smith, de l'Initiative financière du Programme des Nations Unies pour l'environnement (UNEP FI), a exploré les nouvelles innovations dans le domaine de la banque et de l'assurance qui soutiennent les investissements favorables à la nature et aident à résoudre les conflits entre l'homme et les espèces sauvages.
Après une brève séance de questions-réponses avec des étudiants de l'Institut de hautes études internationales de Genève, des représentants de haut niveau des États membres ont fait leurs déclarations.
S.E. l'Ambassadeur Tovar Da Silva Nunes, Représentant permanent du Brésil auprès des Nations Unies et d'autres organisations à Genève, a souligné l'importance cruciale que revêt la coopération multilatérale, appelant à la mobilisation de ressources provenant de toutes les sources disponibles.
S.E. l'Ambassadrice Francisca E. Méndez Escobar, Représentante permanente du Mexique auprès des Nations Unies et d'autres organisations à Genève, a réaffirmé que le Mexique s’engage à trouver des solutions financières innovantes qui permettront aux gouvernements, au secteur privé et à d'autres secteurs clés de collaborer en matière d’utilisation des espèces sauvages et de soutenir les communautés qui en dépendent.
S.E. l'Ambassadrice Mireille Sarah Nzenze, Représentante Permanente de la République gabonaise auprès des Nations Unies et d'autres Organisations à Genève, a présenté l'objectif ambitieux du Gabon visant à protéger 30 % de ses écosystèmes d'ici à 2030 et à gérer de manière durable ses ressources naturelles.
S.E. l'Ambassadrice Pratana Disyatat, Représentante permanente adjointe de la Thaïlande auprès des Nations Unies et d'autres organisations à Genève, a décrit les efforts déployés par la Thaïlande, qui a été à l'origine de la Journée mondiale de la vie sauvage en 2013, visant à allouer la moitié du budget annuel du Ministère des ressources naturelles et de l'environnement à la conservation des espèces sauvages, à la gestion des forêts et à la remise en état des récifs coralliens.
Les espèces sauvages mises en valeur par l'art et le cinéma
Chaque année, le concours international d'art pour la jeunesse du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) présente les œuvres artistiques de jeunes du monde entier sur le thème de la Journée mondiale de la vie sauvage.
Cette année, le concours a connu une participation importante avec plus de 3 000 candidatures provenant de 140 pays. Keira Cheng, des États-Unis d'Amérique, a été la grande gagnante du concours et la gagnante dans la catégorie des 15-18 ans
En annonçant le noms des finalistes et des lauréats du concours 2025, Azzedine Downes, Directeur général d'IFAW, a déclaré : « Les mouvements qui nourrissent l'espoir ont le pouvoir de se propager de manière exponentielle. Et le fait de rassembler des personnes du monde entier autour de causes communes, comme la conservation de la vie sauvage, peut donner des résultats bien plus importants que la somme des parties participantes ».
Le volet artistique de l'événement s'est clôturé par l'annonce des films sélectionnés pour le Jackson Wild Film Showcase de la Journée mondiale de la vie sauvage 2025. Cette année, l'objectif était d'échanger des idées, de présenter des solutions et de faire avancer le débat sur la manière dont les mécanismes de financements novateurs peuvent contribuer à enrayer la perte de biodiversité, à susciter l'intérêt des acteurs du secteur privé afin qu’il investisse dans la conservation des espèces sauvages, et à créer un avenir durable.
« Les films présentés cette année mettent en évidence le rôle essentiel que jouent les financements novateurs dans la conservation », a déclaré Christie Quinn, Directrice exécutive par intérim de Jackson Wild. « Le cinéma a le pouvoir unique de donner vie à des sujets complexes, comme le financement de la conservation, en les rendant plus accessibles et plus convaincants. Ces histoires mettent en lumière des solutions originales qui font une réelle différence, démontrant comment un investissement dans la nature peut conduire à des changements significatifs à la fois pour les personnes et pour les espèces sauvages ».
Le Film Showcase de 2025 est accessible gratuitement jusqu'à la fin de l'année ici.
Perspectives d'avenir
Jakob Eggenberger, Chef de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et du contrôle vétérinaire, Conservation des espèces et commerce international a conclu la manifestation sur une note ambitieuse et pleine d'espoir : « La Suisse considère qu'investir dans la prochaine génération en la sensibilisant et en renforçant ses connaissances fait partie intégrante de la conservation des espèces, car c'est à cette génération qu’incombera cette importante responsabilité dans les années à venir. Nous sommes convaincus qu'il est essentiel que la communauté internationale travaille de concert au cours des 50 prochaines années pour continuer à renforcer la CITES, et donc à investir dans la planète et ses habitants ».
Au-delà du Palais des Nations
La célébration de la Journée mondiale de la vie sauvage 2025 s'est étendue aux institutions de conservation de la vie sauvage basées à Genève.
Le 1er mars, le Secrétariat CITES et le Réseau Environnement de Genève se sont associés au Conservatoire et au Jardin botanique de Genève pour proposer des visites guidées par Fred Stauffer, Conservateur de l'herbier de Phanérogamie, des plantes éteintes de l'herbier. Le Directeur du Conservatoire, Nicola Schoenenberger, et la Secrétaire générale de la CITES, Mme Higuero, ont prononcé le discours d'ouverture.
Le 3 mars, le Bioparc Genève a accueilli les participants au centre de conservation et vétérinaire pour des visites guidées des lémuriens, aras, reptiles et autres animaux dans le cadre de leur thème « Apprendre, penser, agir pour la vie sauvage ». Christina Meissner, Présidente de la Fondation Bioparc Genève, Tobias Blaha, Directeur du Bioparc Genève, Mme Higuero, Secrétaire générale de la CITES, et Diana Rizzolio, Directrice du Réseau Environnement de Genève, ont fait des remarques liminaires.
Tandis que le monde renouvelle ses engagements en matière de conservation, des mécanismes de financement novateurs apparaissent en faveur de la réalisation des Objectifs de développement durable et des objectifs du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. La Journée mondiale de la vie sauvage 2025 est une plateforme de réflexion, de dialogue et de collaboration, qui souligne combien il est nécessaire d’établir une mobilisation financière solide et une coopération entre les gouvernements, les institutions financières, les investisseurs privés, les entreprises, la société civile, les peuples autochtones, les communautés locales, les femmes et les jeunes afin de conserver la biodiversité de notre planète pour les générations futures.
Regardez la célébration de la Journée mondiale de la nature 2025 des Nations Unies en ligne ici.
Retrouvez d'autres photos de la Journée mondiale de la vie sauvage 2025 à Genève ici.
Un message spécial de WILDLABS : The Conservation Technology Network pour la Journée mondiale de la vie sauvage 2025 se trouve ici. S'appuyant sur le thème de l'innovation numérique de 2024, WILDLABS présente ses programmes, inspirant l'ingéniosité technologique et l'inclusion du genre dans le financement de la conservation de la vie sauvage.
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Notes de l’éditeur :
Pour les questions, veuillez contacter wildlifeday@un.org
À propos de la Journée mondiale de la vie sauvage des Nations Unies
Le 20 décembre 2013, la 68e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 3 mars Journée mondiale de la vie sauvage pour célébrer et faire connaître la faune et à la flore sauvages du monde entier. La date est celle de la signature de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en 1973. La Journée mondiale de la vie sauvage est devenue le plus important des événements annuels mondiaux consacrés aux espèces sauvages.
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À propos de la CITES
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 185 Parties (184 pays + l’Union européenne), elle reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune et de la flore sauvages grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont utilisées quotidiennement dans le monde entier pour l’alimentation, les soins de santé, l’ameublement, l’habitat, les souvenirs de voyage, les cosmétiques ou la mode. La CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens d’existence des communautés qui vivent au plus près de ces espèces et aux économies nationales, pour la santé de la planète et la prospérité des populations, à l’appui des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
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