La CITES et des experts du secteur privé font œuvre de pionnier pour tracer le commerce des espèces sauvages

Mise à jour le 12 janvier 2021
Des entrepreneurs européens développent une application pour Smartphone
reliant le consommateur à la nature. 
 
Les chasseurs de pythons, les tanneries, les marques de luxe, les autorités de réglementation et les consommateurs pourront partager valeurs et données.
 
(publié en premier lieu par le PNUE le 26 novembre 2013)
 
Genève/Bruxelles, 27 novembre 2013 – Votre sac à main en peau de python, d’où vient-il? Cinq longues nuits durant, 40 entrepreneurs européens et coaches en entreprise ont travaillé, côte à côte avec des experts des espèces sauvages pour concevoir un système entièrement nouveau – un système qui puisse répondre à cette question simple en traçant l’origine d’un produit issu d’une espèce sauvage, par exemple, depuis le serpent capturé jusqu’au produit de luxe fabriqué avec sa précieuse peau. ‘ASKING', une nouvelle application pour Smartphone peut aider à garantir l’utilisation durable de nombreuses espèces pour l’alimentation, la médicine ou la mode.
 
 
NEST'up, l’accélérateur de start-up de Creative Wallonia a collaboré à titre bénévole avec des fonctionnaires du Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), qui est administrée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Les deux équipes étaient unies par un unique objectif: trouver des solutions pratiques et rentables pour mieux tracer les peaux de serpents, confirmer leur origine légale et assurer la survie à long terme des espèces.
 
Analysant les résultats préliminaires de cette initiative, John E. Scanlon, Secrétaire général de la CITES, déclare: “ Voilà une collaboration très particulière qui mêle les compétences du personnel de la CITES et le flair des entrepreneurs du secteur privé. Nous sommes particulièrement enthousiastes car les solutions très pragmatiques qui ont été trouvées ont le potentiel non seulement de conserver des espèces d’importance critique mais aussi de soutenir l’emploi au niveau local.”
 
Durant la période de travail courte mais intense dans laquelle se sont plongés les deux groupes d’experts, les petits génies de NEST'up ont mis au point une application pour Smartphone qui peut tracer les serpents et les produits de serpent afin de confirmer leur origine légale: le chasseur prend la photo du serpent qu’il vient de capturer, ce qui génère un numéro de traçage automatiquement enregistré dans une base de données centrale.
 
Sur son Smartphone, le chasseur saisit le poids, la longueur, l’emplacement et d’autres données pertinentes qui sont déjà capturées automatiquement dans la base de données. D’un simple coup de stylo, il peut écrire le numéro d’identification obtenu sur la peau du serpent. La base de données est accessible à tous les acteurs de la chaîne, du chasseur au tanneur, de sorte que tout au long du processus, n’importe quel maillon de la chaîne peut ajouter des informations sur la couleur de la peau ou le lieu, de nouvelles photos, et bien d’autres choses encore.
 
Olivier Verbeke, Directeur de NEST'up est ravi de constater que ce qu’il appelle une approche 'rock'n roll' ait été appliquée avec succès et a commenté l’expérience en ces termes: 'Nous avons fait cela en moins d’un mois; je suis fier que nous ayons livré ce que nous avions promis. Les méthodes très spécifiques que nous appliquons pour lancer les start-up ont porté leurs fruits et nous avons contribué à la cause de la nature. J’ai été ému de voir, par exemple, les développeurs continuer de coder jusqu’à 3 heures du matin, y mettre toute leur énergie et faire en sorte que nous puissions trouver des solutions innovantes. J’espère que des initiatives semblables se reproduiront car je suis convaincu que les techniques des accélérateurs peuvent aider les organisations internationales et les grandes entreprises'.
 
Un traçage plus performant aidera les consommateurs à distinguer les produits légaux des produits illégaux en renforçant la fiabilité et la précision du système de permis CITES. L’application facilitera aussi le travail des autorités douanières qui seront mieux armées pour confirmer les envois légaux et détecter les fraudes à la frontière. Mais surtout, c’est un système solide qui soutiendra les efforts de conservation des espèces, les moyens d’existence des communautés locales et récompensera les entreprises qui respectent la loi.
 
Cette initiative pilote s’inscrit parfaitement dans les efforts que déploie généralement la CITES pour mieux profiter des innovations et des techniques de pointe afin d’aider les pays à remplir leurs engagements découlant de la Convention. La dernière publication 'Green Light' du Global Agenda Council on Governance for Sustainability du Forum économique mondial contient en germe certaines des solutions qui pourraient voir le jour (voir:/eng/news/sundry/2013/20131104_wef_greenlight.php).
 
“Cette collaboration pionnière entre des entrepreneurs et la CITES illustre l’importance de l’innovation et des nouvelles technologies pour la réalisation de nos objectifs. Sept milliards d’êtres humains utilisent chaque jour les espèces sauvages – souvent, sans même s’en rendre compte. La CITES a mis en place des mesures de contrôle vitales pour veiller à ce que nos enfants puissent un jour profiter de nos si précieuses espèces sauvages. Grâce à cet effort conjoint, nous pouvons attendre de nouveaux progrès qui nous conduiront rapidement sur la voie de modes de consommation plus durables des produits fabriqués à partir d’espèces de la faune et de la flore sauvages”, conclut M. Scanlon. 
 
Notes aux éditeurs:
 
NEST'up est un programme d’accélération de start-up, membre du Global Accelerator Network, cofondé par Fostering Ideas asbl et Creative Wallonia et inspiré de TechStars. http://www.nestup.be/
 
La CITES (la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) est un traité international intergouvernemental dont le but est de veiller à ce que le commerce international de spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas leur survie.
 
Voulez-vous savoir comment cela s’est fait?