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COMMUNIQUE DE PRESSE
Les gouvernements africains parviennent au consensus
sur les ventes d’ivoire
La Haye, 14 juin 2007 – Dix-huit ans après que la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a interdit le commerce de l’ivoire, les ministres des Etats de l’aire de répartition de l’éléphant d’Afrique sont pour la première fois parvenus au consensus sur la manière de traiter cette question très sensible.
Dans le cadre d’un accord de compromis agréé aujourd’hui, chacun des quatre pays de l’Afrique australe sera autorisé à procéder à une vente unique d’ivoire en plus de la vente en une fois totalisant 60 t dont le principe avait été accepté en 2002 et qui avait reçu le feu vert au début du mois.
L’ivoire de ces nouvelles ventes proviendra de tous les stocks appartenant aux gouvernements qui avaient été enregistrés et vérifiés au 31 janvier 2007. Chaque vente consistera en un seul chargement par destination et n’ira que dans des pays dont le Secrétariat CITES aura vérifié que le contrôle interne de la vente est suffisant.
L’accord stipule qu’après ces envois, aucune nouvelle proposition d’autres ventes émanant de ces quatre pays ne sera examinée par la CITES durant une “période de repos” de neuf ans qui commencera dès que les nouvelles ventes auront eu lieu.
Parallèlement, le Comité permanent de la CITES, qui supervise la mise en oeuvre des décisions entre deux sessions de la Conférence des Parties, mettra au point une nouvelle approche, plus efficace, pour prendre les futures décisions concernant le commerce international de l’ivoire.
“Cette solution africaine à un problème africain représente un grand pas en avant pour la conservation de la faune sauvage” a déclaré le Secrétaire général de la CITES, Willem Wijnstekers. “C’est une bonne nouvelle pour l’éléphant, une bonne nouvelle pour toux ceux qui vivent près d’eux, et une bonne nouvelle pour la coopération régionale en Afrique.”
Contexte
Le débat mondial sur l’éléphant d’Afrique, qui dure depuis fort longtemps, s’est concentré sur les avantages que les recettes des ventes d’ivoire pourraient apporter à la conservation et aux communautés locales qui vivent près des éléphants, et sur les craintes que ces ventes n’encouragent le braconnage.
La CITES a interdit le commerce international de l’ivoire en 1989. Puis, en 1997, reconnaissant que certaines populations d’éléphants de l’Afrique australe étaient saines et bien gérées, elle a autorisé le Botswana, la Namibie et le Zimbabwe à procéder à une vente en une fois au Japon d’un stock d’ivoire totalisant 50 t. Les ventes ont eu lieu en 1999 et ont rapporté cinq millions d’USD .
En 2002, la CITES a accepté le principe d’une seconde vente en une fois par l’Afrique du Sud (30 t), le Botswana (20 t) et la Namibie (10 t). (En 2004, il a été répondu négativement à une demande faite à la CITES d’autoriser des quotas annuels.) Ces ventes étaient soumises à condition: le programme MIKE (Suivi de l’abattage illégal d’éléphants) devait réunir des informations de base complètes et à jour sur le niveau des populations d’éléphants et sur le braconnage. MIKE a été établi pour fournir une évaluation objective des effets que les futures ventes d’ivoire pourraient avoir sur les populations d’éléphants et sur le braconnage.
Le 2 juin dernier, le Comité permanent de la CITES a estimé que les informations de base de MIKE avaient été réunies et que les ventes pouvaient aller de l’avant.
Cette année, le Botswana et la Namibie ont soumis conjointement à la Conférence des Parties une nouvelle proposition vivant à alléger les conditions des futures ventes d’ivoire. Le Botswana a en outre demandé à pouvoir vendre en une fois 40 t de ses stocks d’ivoire actuels et a avoir un quota d’exportation annuel de huit tonnes d’ivoire provenant de sa population nationale.
A l’inverse, arguant qu’autoriser tout commerce d’ivoire augmenterait le braconnage des éléphants, le Kenya et le Mali ont proposé qu’une interdiction du commerce de l’ivoire brut ou travaillé pratiqué par l’Afrique du Sud, le Botswana, la Namibie et le Zimbabwe soit imposée pour une période de 20 ans.
Les Etats de l’aire de répartition de l’éléphant d’Afrique se sont réunis entre eux tout au long de la Conférence des Parties pour tenter de résorber leurs différences. Avec l’aide des ministres présents, ils sont parvenus au consensus indiqué ci-dessus.
Note aux journalistes: Pour plus d'informations, contacter Michael Williams à +41 22 917 8242, +41 79 409 1528 (téléphone cellulaire) ou Michael.williams@unep.ch, ou Juan Carlos Vasquez à +41 22 917 8156 ou juan.vasquez@unep.ch.
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