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COMMUNIQUE DE PRESSE
Après l’interdiction de 2006, la CITES autorise des quotas pour 2007
applicables à tout le caviar de la Caspienne, sauf le béluga
Genève, 2 janvier 2007 – Le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES) a publié aujourd’hui les quotas d’exportation pour le caviar et autres produits d’esturgeons de la mer Caspienne pour 2007.
La situation de 2007 contraste avec celle de 2006 où le Secrétariat n’avait pas été en mesure d’approuver des quotas pour le caviar des pêcheries d’esturgeons de la Caspienne, faute d’avoir reçu suffisamment d’informations des cinq États concernés – l’Azerbaïdjan, la Fédération de Russie, le Kazakhstan, la République islamique d’Iran et le Turkménistan – sur la durabilité de leurs prises.
Face au déclin enregistré ces dernières années dans les populations d’esturgeons, les pays riverains de la Caspienne sont convenus de réduire de 20 % par rapport à 2005 leurs quotas de prise combinés pour les six espèces d’esturgeons de cette mer, avec des réductions atteignant 30 % pour certaines espèces.
Cela signifie que les quotas combinés pour les exportations de caviar sont inférieurs de 15 % à ceux de 2005, dernière année pour laquelle des quotas avaient été publiés. Les quotas d’exportation de caviar d’esturgeon perse et d’esturgeon étoilé ont été réduits de plus de 25 %, et pour le caviar d’esturgeon du Danube, ils ont été accrus de 23 % (voir tableau ci-après).
Si la réduction des quotas de prise est supérieure à celle des quotas d’exportation de caviar, c’est parce que la Fédération de Russie a décidé qu’une plus forte proportion des poissons pêchés irait à l’exportation de caviar plutôt qu’à la production dans les écloseries.
La CITES n’a pas pu publier de quotas pour le béluga, le caviar le plus cher du monde, car les renseignements fournis par les cinq États de l’aire de répartition ne sont pas encore complets. Chargé par les États membres de veiller à ce que tous les critères et procédures requis pour la publication des quotas d’esturgeons et de caviar aient été mis en oeuvre, le Secrétariat de la CITES a accordé un mois supplémentaire aux États de l’aire de répartition pour lui communiquer les informations manquantes avant la décision finale.
« Il est certain que la décision prise par la CITES l’an dernier de ne pas publier de quotas pour le caviar a contribué à améliorer les programmes de surveillance continue et les évaluations scientifiques menés de concert par les cinq pays riverains de la Caspienne », a déclaré Willem Wijnstekers, le Secrétaire général de la CITES.
« Il faudra toutefois des décennies de gestion avisée des pêcheries et de lutte acharnée contre le braconnage et le commerce illicite pour garantir le rétablissement des populations d’esturgeons à des niveaux sûrs. Les recettes tirées de la vente des produits d’esturgeons en 2007 devraient constituer à la fois une incitation et un moyen de poursuivre la reconstitution à long terme de cette ressource naturelle précieuse le plan écologique et commercial, » a ajouté le Secrétaire général de la CITES.
Entre-temps, reconnaissant l’épuisement sérieux des stocks d’esturgeons de la Mer Noire et du cours inférieur du Danube, la Bulgarie, la Roumanie, la Serbie et l’Ukraine ont demandé que soit établi un quota zéro pour 2007, tandis que la Serbie demandait un quota d’exportation limité pour le caviar de béluga. Les pays de l’aire de répartition n’ayant pas réussi à accorder leurs violons, la CITES n’a pas été en mesure de publier de quota.
Concernant l’Heilongjiang/fleuve Amour, situé à la frontière sino-russe, une zone de pêche que partagent la Chine et la Fédération de Russie, le Secrétariat n’a pas encore reçu de ces pays les précisions demandées et n’est donc pas en mesure de publier de quotas.
M. Wijnstekers a ajouté, « Bien que les nombreuses mesures prises par la CITES visent les pays d’exportation, les pays importateurs ont eux aussi des obligations non négligeables : veiller à ce que toutes les importations proviennent de sources licites, mettre en place des systèmes d’enregistrement pour leurs usines nationales de transformation et de reconditionnement, et établir des règles pour l’étiquetage du caviar reconditionné ».
Rappel des faits
Durant les années 1990, le déclin progressif des stocks de caviar incite les Parties à la CITES à inscrire à l’Annexe II, avec effet au 1er avril 1998, toutes les espèces d’esturgeons qui n’y figurent pas encore. Depuis lors, toutes les exportations de caviar et d’autres produits des esturgeons doivent respecter les dispositions strictes de la CITES, y compris l’utilisation de permis et un étiquetage particulier.
En 2001, la CITES réagit au niveau élevé de pêche et de commerce illicites dans la Caspienne en imposant une interdiction temporaire. Les États de l’aire de répartition doivent conduire des discussions approfondies et mener une action énergique avant que les quotas d’exportation annuels de 2002 à 2005 puissent être approuvés. Le Secrétariat n’a pas réussi à publier les quotas pour 2006.
En accord avec les États de l’aire de répartition des esturgeons, les règles régissant la fixation des quotas dans le cadre de la CITES ont encore été durcies. Pour que les quotas proposés puissent être publiés, les pays ayant en commun des stocks d’esturgeons doivent s’accorder sur des quotas de prise et d’exportation, fondés sur des études scientifiques des populations. Ils doivent aussi adopter une stratégie de conservation régionale, lutter contre la pêche illicite et démontrer que les quotas de prise et d’exportation qu’ils proposent reflètent les tendances de population actuelles et sont durables.
Le régime appliqué par la CITES exige que le caviar et les autres produits d’esturgeons soient vendus au cours de l’année durant laquelle ils ont été pêchés. Le caviar étant également une denrée très prisée localement dans les pays concernés, ceux-ci doivent aussi mettre l'accent sur le contrôle du commerce intérieur des esturgeons.
La baisse de l’approvisionnement en caviar d’esturgeons sauvages a incité de nombreux pays à se lancer dans la production aquacole. Il importe néanmoins de maintenir les prises d’esturgeons à un niveau durable de façon à préserver les incitations à la conservation des stocks sauvages.
Note aux journalistes : Pour plus d’informations, contacter Michael Williams au +41-79-409-1528 (cell.), +41-22-917-8242 (bureau) ou michael.williams@unep.ch ; ou encore Juan-Carlos Vasquez au 41-22-917-8156/28 ou juan.vasquez@cites.org. Voir aussi www.cites.org.
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