es experts demandent une action vigoureuse pour combattre la criminalité liée à l'environnement

Mise à jour le 12 janvier 2021

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COMMUNIQUE DE PRESSE

Des experts demandent une action vigoureuse pour combattre
la criminalité liée à l'environnement

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Dossier de presse

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Bangkok, 5 octobre 2004 - Des représentants d'un groupe international de spécialistes de la lutte contre la fraude participant à la session en cours de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES) présenteront leurs conclusions (aujourd'hui ou demain) concernant les menaces que fait peser la criminalité liée à l'environnement sur nombre de plantes et d'animaux.

Constitué de 20 représentants d'organes de gestion CITES, de l'Equipe spéciale CITES de lutte contre le commerce illicite du tigre, d'autorités douanières, d'autorités de protection des pêcheries, de services de renseignements, du Groupe de travail d'Interpol sur la criminalité en matière d'environnement, de l'Equipe spéciale de l'Accord de Lusaka, de polices et d'autorités chargées des espèces sauvages ce groupe a été chargé par la CITES en 2002 d'étudier l'efficacité de la mise en œuvre de la Convention est d'émettre des recommandations pour améliorer sa mise en oeuvre.

Les conclusions de ce groupe sont affligeantes:

  • Le commerce illicite des espèces sauvages n'a jamais été plus florissant et se caractérise de plus en plus par l'implication de réseaux du crime organisé, des techniques de braconnage et de contrebande sophistiquées, des permis d'importation ou d'exportation frauduleux, des actes de corruption et de violence à l'égard des agents chargés de la lutte contre la fraude;
  • Dans nombre de pays, les autorités n'ont ni ressources ni l'expérience nécessaires pour relever ce défi; et
  • On constate un manque de coordination et de partage de l'information entre les diverses autorités charger de lutter contre la fraude;

    Les spécialistes demandent:

  • Que les gouvernements reconnaissent la gravité de la criminalité liée à l'environnement et que les autorités chargées de la lutte contre la fraude s'engagent à accorder plus d'importance à ce problème;
  • Que des améliorations soient apportées au statut, à l'autorité, à la formation et à l'équipement du personnel chargé de lutter contre le commerce illicite des espèces sauvages;
  • Que des mesures soient prises pour renforcer la coopération régionale et la coordination en matière d'enquête;
  • Que les méthodes de police scientifique soient plus utilisées et plus accessibles;
  • Que les équipes spéciales CITES de lutte contre la fraude soient plus souvent sollicitées; et
  • Qu'un soutien accru soit accordé aux actions de lutte contre le commerce illicite des espèces sauvages menées par le Secrétariat CITES, Interpol et l'Organisation mondiale des douanes.

"Nous risquons de perdre la guerre contre la criminalité liée à l'environnement, surtout pour quelques animaux et quelques plantes très rares, si nous ne recourons pas à des techniques modernes et professionnelles de lutte contre la fraude pour combattre ces criminels qui, motivés par le seul profit, exploitent certaines des communautés les plus démunies de la planète et profitent des périodes d'instabilité et de troubles sociaux," déclare Willem Wijnstekers, le Secrétaire général de la CITES.

La Conférence entendra également parler des réussites de la lutte contre la criminalité liée à l'environnement. Le Secrétaire général de la CITES a introduit un Certificat de louanges en reconnaissance d'actions exemplaires de lutte contre la fraude. Depuis 2002, ce Certificat a été décerné:

  • Aux agents des douanes et à l'organe de gestion CITES de la R.A.S de Hong Kong en reconnaissance d'une importante saisie d'ivoire et des poursuites engagées avec succès à l'encontre du contrebandier;
  • A un responsable du Secrétariat général l'OIPC-Interpol, pour son travail exemplaire de lutte contre la criminalité internationale liée à l'environnement; et
  • A la Division de lutte contre la fraude du US Fish and Wildlife Service ainsi qu'au Service de la faune et des ressources marines du Département de la Justice des Etats-Unis, en témoignage des actions menées pour identifier et poursuivre des trafiquants de caviar.

Le commerce illicite demeure, pour les espèces sauvages, la menace la plus grave après la destruction de l'habitat. De nombreux contrebandiers trafiquent des produits qui, au kilo, valent plus que la cocaïne ou l'héroïne. Un châle confectionné avec la laine ultrafine de l'antilope tibétaine, par exemple, peut valoir plus de 15 000 dollars. Et le commerce du caviar est noyauté par des réseaux du crime organisé.

"Les hauts fonctionnaires chargés de la lutte contre la fraude assistent rarement aux réunions de la CITES, et la criminalité liée à l'environnement est rarement à l'ordre du jour des conférence internationales sur la criminalité. Il faut que cela change," dit M. Wijnstekers.

"Des efforts louables sont déployés dans le monde entier mais cela n'est pas suffisant. J'espère que les pays réunis à Bangkok s'engageront véritablement à collaborer plus activement avec nous dans la lutte constante contre la criminalité liée à l'environnement," a-t-il ajouté.

Note aux journalistes:

Pour de plus amples renseignements, contacter Juan-Carlos Vasquez, tél. 229-3040 (Centre de presse - QSNCC) ou +41-79-378-6540 (mobile), juan.vasquez@unep.ch, ou Michael Williams, tél. 04-098-7621 (mobile) or 229-3042 (bureau), ou michael.williams@unep.ch. Le document dont il est question (CoP13 Doc.23) sera examiné par le Comité II au point 23 de l'ordre du jour, et peut être consulté sur le site Internet de la CITES www.cites.org.

Une conférence de presse sur cette question aura lieu aujourd'hui à 12h30 à l'auditorium du QSNCC.