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COMMUNIQUE DE PRESSE
La CITES inspire des réformes vitales dans la gestion des espèces
Les esturgeons, les coraux et d'autres espèces à risque en profiteront
Genève, le 15 mars 2002 - Les suspensions de commerce et autres moyens d'incitation ont poussé les Emirats arabes unis, la Fédération de Russie, les Fidji, le Viet Nam et d'autres pays à opter pour des systèmes durables et plus efficaces pour gérer un certain nombre d'espèces menacées d'extinction qui présentent un intérêt économique pour les collectivités démunies.
La session du Comité permanent la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a décidé aujourd'hui de lever ou de modifier les mesures commerciales imposées à certains pays en réaction à l'engagement pris par leur gouvernement de reformer leurs pratiques de gestion et de commerce.
Répondant aux engagements de réforme pris par le gouvernement des Emirats arabes unis, le Comité permanent de la CITES a décidé de retirer en trois étapes sa recommandation antérieure de suspendre le commerce avec ce pays. Premièrement, les transactions à des fins non commerciales autres que les déplacements d'oiseaux de proie sont autorisées avec effet immédiat. Deuxièmement, l'interdiction des déplacements transfrontaliers à des fins non commerciales de faucons vivants sera levée quand l'enregistrement de ces oiseaux et de leurs propriétaires sera terminé et que cela sera confirmé par le Secrétariat. Troisièmement, le commerce des espèces CITES reste suspendu mais cette mesure sera reconsidérée par le Comité permanent à sa prochaine session quand il réexaminera la situation.
"Comme l'a prouvé cette semaine, le régime CITES est efficace car il peut créer de puissants moyens d'incitation qui motivent les gouvernements et les poussent à suivre les règles et à coopérer les uns avec les autres" - a déclaré Kenneth Stansell, président du Comité permanent. "La CITES est un instrument d'un intérêt inestimable pour promouvoir la conservation et la gestion durable des plantes et des animaux sauvages."
L'on a eu un autre exemple de l'efficacité des restrictions commerciales la semaine dernière, quand le Secrétariat de la CITES a approuvé les nouveaux quotas d'exportation pour le caviar et la chair des esturgeons de la mer Caspienne. Cependant, tout en reconnaissant que les cinq Etats de la mer Caspienne, en ayant créé le tout premier système unifié pour l'étude et la gestion des stocks d'esturgeons, remplissaient les conditions requises pour continuer le commerce du caviar, le Secrétariat a aussi souligné que la pêche illicite et la consommation intérieure non réglementée continuent de menacer la survie à long terme des espèces d'esturgeons de la mer Caspienne.
Durant la session du Comité permanent, la Fédération de Russie a répondu à ces préoccupations et a donné suite à un rapport du Secrétariat sur la nécessité de lutter contre la fraude en s'engageant à réglementer tous les stades de la production du caviar - du prélèvement à l'emballage -, à établir des quotas pour les marchés intérieurs, à exiger que tous le conteneurs de caviar utilisés pour le commerce intérieur soient fabriqués dans le pays afin de montrer l'origine légale, et à octroyer des licences pour toutes les ventes de caviar sur le marché intérieur.
"Ces mesures sont vitales pour que la Fédération de Russie gagne son combat contre les trafiquants de caviar. Je me félicite de la réaction très positive du gouvernement aux recommandations formulées dans notre rapport" - a déclaré Willem Wijnstekers, secrétaire général de la CITES.
Le Comité a également examiné le cas de quatre autres Etats qui avaient jusqu'au 31 décembre 2001 pour adopter une législation nationale sur le commerce des espèces menacées. Tout pays manquant à cette obligation était passible d'une suspension totale du commerce CITES.
Les Fidji, important exportateur de corail, n'ont pas tenu le délai imparti et ont vu leur commerce suspendu. Cependant, le Comité a décidé de lever la suspension face à l'engagement pris par ce pays de soumettre un projet de loi sur la CITES à sa session parlementaire de juin 2002 et de l'appliquer avant fin 2002. Les Fidji fixeront leurs quotas commerciaux d'espèces coralliennes à 50% de ceux de l'an dernier.
Les Fidji appliqueront aussi un plan d'action pour remédier aux niveaux non durables des prélèvements et des exportations de coraux. Ce pays n'autorisera aucune exportation tant que le quota de 2002 ne sera pas officiellement en vigueur, il enverra des copies des permis d'exportation au Secrétariat, et il veillera à ce que tous les permis d'exportation soient délivrés par l'organe de gestion national CITES compétent. Si les Fidji n'ont pas effectivement mis en œuvre cette législation au 31 décembre 2002, le Secrétariat informera toutes les Parties que le commerce CITES est à nouveau suspendu.
Le Viet Nam - pays riche en espèces sauvages - a lui aussi vu son commerce CITES suspendu quand il manqué la date limite fixée à fin décembre 2001 pour mettre en œuvre une législation. Cependant, comme une législation était en vigueur à la mi-février 2002, la suspension de commerce a été levée. La Turquie a adopté une législation adéquate et son commerce n'a donc pas été suspendu. Le transbordement du caviar illicite est une question clé qui se pose en Turquie.
Par ailleurs, le commerce CITES avec le Yémen reste suspendu jusqu'à nouvel avis. La CITES travaillera en étroite collaboration avec le gouvernement pour l'aider à élaborer une législation et former des cadres à la lutte contre la fraude.
A sa session tenue du 12 au 15 mars, le Comité permanent a aussi décidé d'une procédure plus transparente en autorisant les organisations non gouvernementales (les ONG) à participer à ses délibérations. Il a par ailleurs passé en revue la préparation de la 12e session de la Conférence des Parties à la CITES, qui se tiendra à Santiago, Chili, du 3 au 15 novembre 2002.
Partout dans le monde, de nombreuses espèces de la faune et de la flore sont menacées d'extinction du fait de la destruction de leur habitat, de la pollution, du commerce non durable et d'autres facteurs. La CITES a été adoptée en 1973 pour garantir la survie à long terme de toute espèce qui est, ou pourrait être, affectée par le commerce non durable. Grâce à un système de permis, les 157 Etats parties à la Convention réglementent strictement le commerce international des plantes et des animaux sauvages couverts par la CITES.
Note aux journalistes: Pour plus d'informations, contactez Michael Williams à +41-79-409-1528 (téléphone portable), +41-22-917-8242 (bureau), ou michael.williams@unep.ch. Voir aussi www.cites.org.
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