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COMMUNIQUE DE PRESSE
La CITES met fin à un trafic de caviar
Genève, 16 novembre 2001 - Une enquête du secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a révélé qu'il existait un très important trafic de contrebande de caviar à travers les Emirats Arabes Unis.
Pendant plusieurs mois, le secrétariat a surveillé les re-exportations de caviar par les Emirats. Cette enquête a été diligentée après que des rapports faisant état que des groupes criminels avaient organisé un trafic de caviar à partir des Emirats, et particulièrement de Dubaï, ce qui a éveillé la suspicion du secrétariat.
L'examen des permis et des certificats CITES de re-exportation du caviar a montré que pendant les dix premiers mois de 2001, on pouvait constater un surplus d'envois de caviar évalué à 20 millions de dollars dont la plus grande partie a des origines suspectes.
Des vendeurs peu scrupuleux ont profité des faiblesses de la législation nationale et de l'absence de taxes sur l'importation et l'exportation de caviar, ainsi que de la politique des Emirats visant à encourager les entreprises commerciales étrangères à s'établir dans le pays. En présentant aux autorités de faux documents et sur la base de déclarations mensongères, les trafiquants ont pu obtenir des certificats de re-exportation CITES. Le caviar était alors envoyé en Asie, en Europe et en Amérique du Nord où il était vendu légalement.
Pendant son enquête, le secrétariat a bénéficié de l'aide apportée par les organes de gestion CITES et les autorités de plusieurs pays, notamment de la Fédération de Russie, dont il est probable que ce caviar provienne. Plusieurs envois ont été empêchés de quitter le territoire des Emirats ou saisis par les pays d'importation sur les instances du secrétariat.
"Bien qu'il soit regrettable qu'une grande quantité de caviar est été introduite en contrebande sur le marché international, nous avons pris les dispositions nécessaires pour mettre fin à ce trafic. Conjuguées avec les mesures prises par les autorités des Emirats, nous pouvons considérer que nous en avons bien fini avec les re-exportations frauduleuses en provenance de ce pays," a déclaré le Secrétaire général de la CITES, Willem Wijnstekers.
"Les profits considérables qui ont été réalisés laissent, cependant, penser que les organisateurs voudront poursuivre des activités aussi lucratives ailleurs. Il est donc essentiel que nous parvenions à identifier les nouvelles voies commerciales et les bases que trouveront les trafiquants dès qu'elles auront été établies. Nous avons pris des mesures en ce sens. Par exemple, en faisant profiter des renseignements recueillis pendant notre enquête tous les organes de gestion nationaux, Interpol et l'Organisation mondiale des douanes. Nous ne relâcherons pas non plus notre surveillance aux Emirats," a-t-il ajouté.
Le caviar produit par les esturgeons est sans doute la ressource naturelle qui détient la plus grande valeur dans le monde aujourd'hui. Jusqu'en 1991, deux pays, l'URSS et l'Iran avaient pratiquement le contrôle du marché du caviar, et réalisaient des investissements importants pour assurer les stocks de poissons. Ce qui permettait de connaître facilement la provenance des envois de caviar. Avec l'effondrement de l'URSS, ce système a été remplacé par quantités d'entrepreneurs privés attirés par cet "or noir" qui ont pris la place des entreprises d'Etat.
En conséquence, les prises illégales de caviar dans les anciennes républiques soviétiques sont devenues 10 ou 12 fois supérieures aux prises officielles. Le commerce officiel atteint les 100 millions de dollars par an. Puisque le prix du caviar varie considérablement d'un pays à l'autre, il est difficile d'évaluer la valeur du marché illicite, mais il s'agit sans aucun doute de sommes énormes.
En juin dernier, les principaux pays producteurs, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Russie et le Turkménistan ont convenu avec la CITES d'un plan d'action de 12 mois interdisant la pêche des esturgeons dans la Caspienne pour le reste de l'année. (Le cinquième Etat riverain, l'Iran, a déjà un système de gestion des esturgeons qui donne satisfaction.)
Cet accord a fixé la fin de 2001 pour faire une étude exhaustive des stocks, pour qu'Interpol procède à l'analyse du commerce illicite de l'esturgeon, et a demandé au secrétariat de CITES (en collaboration avec Interpol et l'OMD) d'identifier les besoins en matière de moyens de lutte contre la pêche et le commerce illicites. Ces pays doivent permettre et faciliter le contrôle de leur gestion des esturgeons par la CITES.
A cette date, ils doivent aussi convenir de la gestion coordonnée des ressources en esturgeons de la Caspienne, et fixer des quotas communs de pêche et d'exportation pour 2002. Ces quotas seront fixés à la fin de l'année. Tout manquement à cet accord est automatiquement sanctionné par l'interdiction d'exporter pour 2002.
A l'attention des journalistes: pour plus d'information, veuillez contacter John Sellar +41-22-917-8293 ou john.sellar@unep.ch, ou Michael Williams +41-22-917-8242, +41-79-409-1528 (portable) ou michael.williams@unep.ch.
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