Nairobi, 8 mars 2024 - On estime que plus d’un demi-milliard de personnes ont été infectées pendant la pandémie de COVID-19, laquelle a également fait des millions de morts et considérablement affecté l’économie mondiale. Les scientifiques ont débattu d’une possible origine du SARS-CoV-2 au sein de la faune sauvage - allongeant ainsi une liste croissante de maladies émergentes qui sont des zoonoses - c’est-à-dire, qui résultent d’une propagation d’agents pathogènes des animaux sauvages vers les humains.
La communauté internationale de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a ainsi été amenée à examiner la relation complexe entre le commerce international des espèces sauvages et les zoonoses, et à discuter du rôle de la Convention dans la réduction du risque d’émergence de futures de zoonoses associées au commerce CITES.
Réalisant une importante avancée dans le domaine de la coopération internationale, le Secrétariat de la CITES a conclu avec l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), un protocole d’accord axé sur des domaines essentiels d’intérêt commun, tels que le commerce international sûr, traçable et légal des espèces de faune sauvage, l’identification des risques de zoonoses associées aux activités de la CITES et aux espèces inscrites à la CITES, et la facilitation du transport sécurisé d’échantillons biologiques provenant d’animaux sauvages. Le 1er mars 2024, cet accord historique a été signé par les cheffes des secrétariats de l’OMSA et de la CITES, l’objectif étant de réduire plus encore le risque d’émergence de zoonoses associées au commerce international d’espèces sauvages. L’accord fait partie des mesures prises par les Parties à la CITES pour s’attaquer au problème urgent de la propagation des agents pathogènes et des risques de transmission.
Les deux signataires œuvreront ensemble dans le cadre d’un programme de travail conjoint pour rendre le protocole d’accord opérationnel. Celui-ci couvre trois domaines principaux : (1) la santé et le commerce des espèces sauvages, (2) la formation, le renforcement des capacités et le réseautage, et (3) la coordination et la communication.
L’approbation par la communauté internationale du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal souligne combien il est important de former des partenariats solides, tels que celui qui lie les secrétariats de la CITES et de l’OMSA. La Cible 5 du Cadre mondial, axée sur l’utilisation durable, sûre et légale des espèces sauvages, est dans la ligne des mandats de la CITES et de l’OMSA. Il est essentiel renforcer la coopération entre les deux organes pour aider les pays à atteindre cet objectif.
Ces efforts de collaboration soulignent un engagement collectif à protéger la santé dans le monde tout en préservant la biodiversité. Alors que les travaux des comités de la CITES se poursuivent, les mesures proactives prises par les Parties à la CITES pour prévenir la propagation d’agents pathogènes dans le commerce des espèces sauvages et les chaînes d’approvisionnement associées, et pour en atténuer les effets, ont été publiées sur le site de la CITES.
La CITES et l’OMSA restent également attentives aux travaux entrepris par l’initiative Quadripartite One Health et encouragent la transposition de l’approche « Une seule santé » en actions politiques. Ces initiatives devraient servir de catalyseurs pour des programmes transformateurs nécessaires à la réduction des risques de futures pandémies.
La Secrétaire générale de la CITES, Mme Ivonne Higuero, a déclaré : « Guidé par nos mandats complémentaires et nos objectifs communs, ce partenariat se traduira par un soutien ciblé aux Parties en vue de la réduction du risque d’émergence de futures zoonoses associées au commerce international d’espèces sauvages. »
La Directrice générale de l’OMSA, le Dr Monique Eloit, a souligné « l’importance de ce partenariat visant à contribuer à un commerce international sûr des espèces sauvages, mais aussi à promouvoir la mise en œuvre de l’approche « Une seule santé » qui garantit la collaboration des secteurs et disciplines concernés ». Elle a également souligné le rôle du partenariat dans la facilitation du transport d’échantillons de diagnostic de la faune sauvage et de leur partage, ce qui est essentiel tant pour la protection des espèces menacées et en voie de disparition que pour la prévention des cas de propagation des zoonoses.
Le Secrétariat de la CITES prévoit que cette collaboration renforcée avec l’OMSA, qui s’appuie sur nos propres fondations, nous aidera à relever les défis à venir et à soutenir la conservation de la biodiversité.
Le protocole d’accord est disponible en ligne ici.
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À propos de la CITES
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 184 Parties (183 pays + l’Union européenne), elle reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune et de la flore sauvages grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont utilisées quotidiennement dans le monde entier pour l’alimentation, les soins de santé, l’ameublement, l’habitat, les souvenirs de voyage, les cosmétiques ou la mode. La CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens d’existence des communautés qui vivent au plus près de ces espèces et aux économies nationales, pour la santé de la planète et la prospérité des populations, à l’appui des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
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À propos de l'OMSA
L'Organisation mondiale de la santé animale est une organisation intergouvernementale qui se concentre sur la diffusion transparente d'informations sur les maladies animales, sur l'amélioration de la santé animale à l'échelle mondiale et ainsi sur la construction d'un monde plus sûr, plus sain et plus durable.
L'OMSA a été créée en 1924 sous le nom d'Office international des épizooties (OIE), dans le cadre d'un accord international, lorsque 28 pays se sont unis pour lutter contre la peste bovine, l'une des maladies animales les plus mortelles de son époque. Cette initiative a jeté les bases du rôle de leader de l'OMSA dans le domaine de la santé et du bien-être animal au niveau international. En 2011, la peste bovine est devenue la première maladie animale à être déclarée éradiquée au niveau mondial.
Aujourd'hui, les 28 pays signataires de l'Accord international de 1924 comptent 183 membres. en mai 2003, nous avons adopté le nom commun Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA - WOAH) Basée à Paris, l'Organisation entretient des relations permanentes avec plus de 70 organisations internationales et régionales et dispose de bureaux régionaux et sous-régionaux dans le monde entier. Ensemble, l'Organisation et ses membres coordonnent la réponse mondiale aux urgences zoosanitaires, la prévention des maladies zoonotiques, la promotion de la santé et du bien-être des animaux et un meilleur accès aux soins de santé animale.
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À propos de la collaboration quadripartite sur une seule santé
La collaboration quadripartite sur une seule santé réunit l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA - WOAH), travaillant ensemble pour relever les défis à l’interface des humains, des animaux, des plantes et des écosystèmes en utilisant une approche plus intégrée et coordonnée. Cette collaboration contribue également à renforcer les systèmes et services de santé nationaux et régionaux, ainsi qu’à équilibrer et optimiser durablement la santé des humains, des animaux, des plantes et de l’environnement.