
Singida, 1er avril 2025 – Un programme de formation de deux semaines a été organisé récemment dans la réserve de chasse de Rungwa, dans la région de Singida, en République-Unie de Tanzanie, dans le cadre du Programme de suivi de l'abattage illégal des éléphants de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Programme CITES MIKE), en collaboration avec le College of African Wildlife Management (CAWM), Mweka.
Cette initiative de formation des formateurs a été conçue pour doter les gardes forestiers de l'expertise nécessaire pour appliquer leurs connaissances sur le terrain, tout en leur permettant de former et d'encadrer d'autres gardes forestiers dans leurs zones de conservation respectives. Généreusement financée par l'Union européenne dans le cadre du projet MIKES+ l’initiative s'appuie sur les projets précédents du Programme CITES MIKE mis en œuvre avec succès dans les États de l'aire de répartition de l'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana).
Cette initiative a rassemblé des gardes forestiers de cinq États de l'aire de répartition de l'éléphant d'Afrique de l'Est, à savoir l'Éthiopie, le Kenya, l'Ouganda, la République-Unie de Tanzanie et le Rwanda. L’objectif était surtout de renforcer les compétences et les connaissances des gardes forestiers en matière de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, en privilégiant la collecte et la communication des données relatives à la mortalité des éléphants, et en les initiant aux techniques de gestion des scènes de crime.
Cette formation s'appuie sur des initiatives similaires mises en œuvre précédemment en Afrique australe et en Afrique centrale, qui ont réuni des gardes forestiers des deux régions en partenariat avec le Southern African Wildlife College (SAWC) et le Garoua Wildlife College au Cameroun. Elle vise à favoriser la collaboration et à renforcer les efforts de conservation fondés sur des données dans les États de l'aire de répartition des éléphants de la région.
La Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, a déclaré : « Des gardes forestiers bien formés et bien équipés sont l'épine dorsale des efforts de conservation des éléphants. En renforçant leurs capacités en matière de détection des menaces et de réaction, nous améliorons non seulement les prise de décisions fondées sur des données, mais nous renforçons également les lignes de défense contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Cette initiative de formation illustre le pouvoir de la collaboration régionale pour assurer la survie de l'espèce pour les générations futures ».
Une formation à la fois théorique et pratique
En classe, les gardes forestiers ont participé à des séances interactives couvrant des aspects clés de la surveillance et de la conservation des espèces sauvages. Chaque cours était suivi d'une séance de récapitulation, ce qui a permis aux participants de consolider leurs connaissances avant d’aborder de nouveaux sujets. Les gardes forestiers ont étudié en profondeur les objectifs du Programme CITES MIKE, mettant en lumière leur rôle critique dans le processus de prises de décisions, et l'importance de réunir les données avec précision lorsqu'ils trouvent une carcasse d'éléphant. Au nombre de ces données on peut citer le type de mort et sa cause, la méthode de détection, l'âge et le sexe de l'éléphant avant sa mort et la présence ou l'absence de défenses. Les participants ont également assisté à des exercices pratiques pour que la collecte des informations soit faite de manière systématique, grâce à des protocoles standardisés et des techniques de gestion des scènes de crime visant à préserver les preuves utiles dans les procédures judiciaires.
Depuis plus de 20 ans, les gardes forestiers d'Afrique et d'Asie collectent des données de terrain sur la mortalité des éléphants, fournissant aux Parties à la CITES des informations précieuses sur l'état de conservation des éléphants d'Afrique et d'Asie. Le Programme CITES MIKE sert également de base de données essentielle pour les aires de conservation, en soutenant l’élaboration de stratégies efficaces de lutte contre le braconnage et en améliorant la gestion des sites. Au-delà du suivi des tendances du braconnage, les données MIKE jouent également un rôle clé dans l'identification de nouvelles menaces, telles que les conflits entre l’homme et l’éléphant et les impacts du changement climatique sur les populations d'éléphants.
« Cette formation a été une expérience révélatrice », a déclaré Lucy Tisa, une garde forestière du Kenya Wildlife Service. « Elle nous a permis d'acquérir des compétences précieuses pour surveiller et protéger les populations d'éléphants dans nos pays respectifs. Nous sommes reconnaissants d'avoir eu l'occasion d'acquérir des connaissances et de collaborer avec d'autres gardes forestiers de toute la région ».

Renforcer la collaboration en faveur de la conservation
Le succès de la formation souligne à quel point une collaboration suivie est importante entre les organisations de conservation et les institutions bien établies de formation des gardes forestiers, telles que le CAWM, qui est largement reconnu pour son expertise en matière de formation à la conservation dans la région de l'Afrique de l'Est.
Cette approche est conforme à la vision de durabilité du Programme CITES MIKE, qui vise à intégrer la formation MIKE dans les institutions de formation des gardes forestiers, ce qui leur permet ainsi de dispenser la formation à leurs étudiants et aux gardes forestiers de passage en toute indépendance. En transférant ces compétences, le Programme ne se contente pas d'élargir son champ d'action - en veillant à ce que davantage de défenseurs de l'environnement soient dotés d'une expertise essentielle en matière de surveillance de l'abattage illégal des éléphants - mais il renforce également les capacités locales. En s'appuyant sur leur connaissance approfondie des défis régionaux, cette approche améliore l'efficacité à long terme du Programme, les efforts de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et la conservation des populations d'éléphants d'Afrique.
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À propos de la CITES
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 185 Parties (184 pays + l’Union européenne), il reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune sauvage grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites à la CITES sont utilisées par les gens du monde entier dans leur vie quotidienne pour l’alimentation, les soins de santé, les meubles, le logement, les souvenirs touristiques, les cosmétiques ou la mode. La CITES s’efforce de faire en sorte que le commerce international de ces espèces soit durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens de subsistance des communautés qui vivent les plus proches d’elles et aux économies nationales pour une planète saine et à la prospérité des populations à l’appui des objectifs de développement durable des Nations Unies.
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À propos de CITES MIKE
Le Programme CITES de suivi de l'abattage illégal des éléphants (ou MIKE) est un système qui se fonde sur les sites ; il vise à surveiller les tendances au niveau de l'abattage illégal des éléphants et à renforcer les capacités au niveau des sites répartis sur l'ensemble de l'aire de répartition des éléphants d'Afrique et d'Asie. Les informations provenant de MIKE sont utilisées par les Parties à la CITES pour éclairer les prises de décisions sur la conservation et la gestion des éléphants.
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