À la session annuelle de la CITES, les États renforcent les mesures contre la surexploitation des bois précieux et d’autres espèces

Mise à jour le 12 janvier 2021

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

À la session annuelle de la CITES, les États renforcent les mesures contre la surexploitation des bois précieux et d’autres espèces

Les gouvernements du monde sont déterminés à faire strictement respecter le traité mondial sur le commerce des espèces sauvages

Sotchi, 5 octobre 2018 – Le Comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) conclut aujourd’hui sa 70e session, avec l’adoption de mesures concrètes visant au respect rigoureux des règlements internationaux sur le commerce des espèces sauvages. La session, organisée à Sotchi, Fédération de Russie, du 1er au 5 octobre, a attiré un nombre record de participants, avec plus de 700 représentants de plus de 80 pays et plus de 100 organisations intergouvernementales et non gouvernementales.

Selon David Morgan, responsable du Secrétariat CITES « le Comité permanent de la CITES a examiné une myriade d’espèces sauvages et a abordé des questions complexes, au confluent de la conservation, du commerce et du développement. Le sérieux et la détermination des Parties à donner toute leur force aux règlements internationaux sur le commerce des espèces sauvages se sont traduits par un débat franc et constructif et la prise de décisions sur des questions de respect de la Convention, notamment des décisions sur le bois de rose africain, le rorqual boréal, les pangolins, l’ivoire d’éléphant et la correction des mauvaises mesures prises dans certains pays pour gérer le commerce d’espèces inscrites à la CITES ». M. Morgan a ajouté : « une fois encore, l’impact de la CITES dans la vie réelle a été démontré lorsque les gouvernements du monde entier se sont engagés sans réserve à respecter leurs obligations découlant du traité. Le Secrétariat félicite toutes les Parties pour leur coopération et leur engagement à appliquer et faire respecter la Convention ».

Le Comité permanent a débattu de « l’introduction en provenance de la mer » par le Japon -- une activité que la CITES considère comme un commerce international -- de spécimens de la population de rorquals boréaux du nord-ouest du Pacifique et a déterminé que cette activité a un but commercial et n’est donc pas conforme à la Convention. En réponse, le Japon s’est engagé à prendre rapidement des mesures correctives, à retarder le départ de ses navires baleiniers de recherche vers le nord-ouest du Pacifique et à ne pas autoriser de prélèvements de rorquals boréaux en haute mer dans cette région tant que le Comité permanent n’aura pas évalué les progrès du Japon en matière d’application des mesures correctives, à sa prochaine session, en mai 2019. Si le Comité n’est pas satisfait par les mesures prises, il pourrait prendre des mesures de respect de la Convention.

Les mesures de respect de la Convention que peut prendre le Comité comprennent des recommandations de suspension du commerce de certaines ou de toutes les espèces inscrites à la CITES et constituent une des grandes forces de la Convention. Elles visent à assurer le respect soutenu, à long terme, de la Convention et en conséquence, la survie des espèces dans la nature. Pour atteindre cet objectif et aider les pays à respecter strictement la Convention, le Comité a convenu que la Conférence des Parties qui se réunira en mai 2019 devrait envisager d’instaurer un Programme d’aide au respect de la Convention.

Déjà, la République démocratique populaire lao, autre cas de non‑respect de la Convention examiné par le Comité à cette session, reçoit une aide au respect de la Convention. Malgré les efforts importants déployés par la RDP lao pour appliquer et réellement respecter ses obligations au titre de la CITES, le pays continue d’être touché par le commerce illégal et a des difficultés à s’assurer que les exportations autorisées soient légales et durables. Le Comité a donc décidé de recommander à toutes les Parties de suspendre le commerce de bois de rose du Siam (Dalbergia) de grande valeur, y compris des produits finis, de RDP lao jusqu’à ce que le caractère durable de ces exportations puisse être justifié sur une base scientifique. La RDP lao a accepté les recommandations et s’est engagée à faire rapport sur l’application avant le 1er février 2019.

Le Comité a également examiné des questions de respect de la Convention en République démocratique du Congo (RDC), où des progrès considérables ont été faits depuis que la question a été soulevée pour la dernière fois, fin 2017, notamment pour lutter contre le taux élevé de commerce illégal. Toutefois, la RDC a encore des difficultés à mettre en place des mécanismes appropriés pour garantir que les exportations autorisées soient durables. Le pays a été prié de renforcer activement les capacités de ses autorités scientifiques et d’attribuer suffisamment de moyens modernes pour réaliser les études scientifiques qui permettront de déterminer ce qui peut être exporté sans menacer la survie des espèces dans la nature. Enfin, compte tenu de ces difficultés persistantes, le Comité a recommandé que les Parties suspendent le commerce de perroquets gris et de pangolins de RDC.

La dernière question de respect de la Convention examinée par le Comité concernait les exportations de bois de rose africain du Nigéria. Depuis le début de 2018, le Nigéria a autorisé des exportations de plus de 180 000 m3 de ce bois précieux vers la Chine et le Viet Nam, sans avoir la moindre certitude que ces exportations ne menacent pas la survie de l’espèce. Le Comité a décidé de recommander la suspension du commerce jusqu’à ce que le Nigéria émette un avis de commerce non préjudiciable pour cette espèce dans le pays. 

Le Comité permanent a également décidé de présenter des résolutions et des décisions nouvelles ou révisées sur des thèmes variés à la 18e session de l’organe directeur de la Convention, la Conférence des Parties, qui aura lieu à Sri Lanka en mai‑juin 2019 (CoP18). Le pays d’accueil de la CoP18 assistait à la session de Sotchi et a déclaré aux participants : « 20 millions d’âmes chaleureuses attendent de vous rencontrer à Colombo l’année prochaine ». Le dernier jour de la session, Sri Lanka a également dévoilé le logo et le site web de la CoP18 (http://citescop18.gov.lk) :

La prochaine session du Comité permanent de la CITES aura lieu à Colombo, Sri Lanka, le 22 mai 2019, la veille de l’ouverture de la CoP18.

Note aux rédacteurs :

Pour plus d’informations, et pour organiser des interviews, veuillez contacter : Liu Yuan au +41 22 917 8130 ou yuan.liu@cites.org

Au sujet de la CITES

Avec 183 États membres, la CITES reste l’un des instruments les plus puissants au monde pour la conservation de la biodiversité par la réglementation du commerce de la faune et de la flore sauvages. Des milliers d’espèces font l’objet d’un commerce international et sont utilisées par l’homme dans sa vie quotidienne pour se nourrir, se loger, se soigner, ainsi que pour l’écotourisme, les cosmétiques ou la mode.

La CITES réglemente le commerce international de près de 36 000 espèces de plantes et d’animaux, y compris de leurs parties et produits, assurant leur survie dans la nature au bénéfice tant des populations locales qui conservent ainsi leurs moyens de subsistance que de l’environnement mondial. Le système de permis CITES a pour but de veiller à ce que le commerce international des espèces inscrites aux annexes CITES soit durable, légal et traçable.

La CITES a été adoptée à Washington D.C. le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975 Pour en savoir plus sur la CITES, veuillez consulter www.cites.org ou les pages suivantes :