Soixante et unième session du Comité permanent

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Genève (Suisse), 15 – 19 août 2011

Remarques d’ouverture prononcées
par John E. Scanlon, Secrétaire général de la CITES

Merci Monsieur le Président. Je voudrais souhaiter la plus chaleureuse des bienvenues aux membres du Comité permanent, à leurs suppléants, aux observateurs des Parties et aux organisations intergouvernementales ainsi qu’aux organisations non gouvernementales internationales et nationales.

Aux distingués participants qui observent ce mois de jeûne, je souhaite dire Ramadan Kareem, que ce mois soit pour vous heureux et béni.

Et à ceux d’entre vous qui sont habituellement en vacances à cette époque de l’année, je dis qu’il est formidable de vous voir ici à Genève – de toute évidence, vous savez où sont vos priorités!

M. John Scanlon, Secrétaire général de la CITES, M. Øystein Størkersen, Président du Comité permanent CITES et M. Jonathan Barzdo, Secrétariat CITES

Nous avons tous été extrêmement occupés depuis la 10e session de la Conférence des Parties (CoP) à Doha, comme on peut le voir dans l’ordre du jour de la présente session. Nous avons: restructuré le Secrétariat; il y a eu plusieurs changements dans le personnel; nous avons fait des progrès réels pour résoudre la question des relations avec le PNUE; avancé sur des questions majeures telles que l’Introduction en provenance de la mer et la livraison de résultats à la 61e session du Comité permanent bien avant l’heure; lancé de nouvelles initiatives telles que le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC); établi le Fonds pour l’éléphant d’Afrique et son comité directeur; développé et promu le financement de la Phase III CITES-MIKE, y compris en collaborant avec le Secrétariat du groupe Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP); élaboré la nouvelle phase de notre Projet conjoint OIBT-CITES, avec l’Organisation internationale des bois tropicaux; nous avons avancé le projet de mémorandum d’accord avec la FAO; traité de problèmes spécifiques relatifs aux tigres, aux serpents d’Asie, aux requins, à l’acajou à grandes feuilles, aux grands singes, à l’antilope saïga, à la viande de brousse, aux plantes médicinales, à l’ivoire d’éléphant et à la corne de rhinocéros; lancé les Projections graphiques des données sur le commerce CITES, un nouveau site web CITES et le Collège virtuel avec l’Université internationale d’Andalousie – et à ce titre je souhaite remercier Mme Margarita Clemente pour son appui résolu; nous avons donné un élan à la délivrance informatisée des permis – qui est un merveilleux exemple de coopération Sud-Sud; ainsi qu’à la préparation de la CoP 16 en 2013 et c’est loin d’être tout.

Je voudrais remercier personnellement les organes de gestion d’Australie, du Brésil, de la Chine, des Etats-Unis d’Amérique, du Japon, de la Norvège, du Royaume-Uni et de la Thaïlande qui ont organisé, pour moi, des visites dans leurs pays respectifs et des réunions avec différents ministres, hauts fonctionnaires et autorités scientifiques et services de lutte contre la fraude, entre autres.

Nous avons également organisé, dans la foulée les unes des autres, deux réunions de comités scientifiques couronnées de succès en plus de la présente session. La science imprègne la Convention et je voudrais faire une pause ici pour remercier le Comité pour les plantes et le Comité pour les animaux ainsi que les observateurs pour leur travail bénévole exceptionnel. Je remercie aussi les deux Présidents qui seront présents un peu plus tard cette semaine et notre Président qui a assisté aux sessions des deux comités scientifique, démontrant l’importance qu’il attache à une science rigoureuse.

Cependant, ces accomplissements ont poussé le Secrétariat dans ses derniers retranchements et je suis sincèrement reconnaissant à tous les membres du personnel pour tous les efforts qu’ils ont déployés afin de vous servir.

En 2010, nous avons aussi célébré le 35e anniversaire de l’entrée en vigueur de la CITES et nous nous préparons à célébrer le 40e anniversaire de l’adoption de la Convention, en 2013. Au 35e anniversaire, organisé généreusement par le Gouvernement de la Suisse, nous avons constaté à quel point la CITES est une convention remarquable dont le succès est dû à de nombreux facteurs, notamment: la qualité du texte original; l’application adaptative de la Convention; et l’engagement profond des organes de gestion, autorités scientifiques et services de lutte contre la fraude nationaux. Le succès de la Convention a également été reconnu dans le numéro 3 de Perspectives mondiales sur la biodiversité, pour sa contribution au sous-but 4.3, à savoir “aucune espèce de faune ou de flore sauvage n’est menacée par le commerce international”.

Nous sommes arrivés à un moment critique de l’évolution de la CITES et il est temps de réfléchir non seulement aux succès mais aussi aux défis qui nous attendent. L’ordre du jour de la présente session révèle des défis multiples:

  • la législation – plus de 50% des Parties sont encore dans les catégories 2 et 3, ce qui signifie qu’elles ne respectent pas encore pleinement la CITES;
  • les rapports annuels – près de 30% des Parties n’ont pas encore soumis leurs rapports annuels pour 2009 – ce qui est très important étant donné que ces rapports forment la base des données sur le commerce qui, à leur tour, alimentent le processus d’étude du commerce important;
  • les rapports bisannuels – près de 70% des Parties n’ont pas encore soumis leur rapport bisannuel pour 2007-2008;
  • les suspensions de commerce – 22 Etats, y compris 20 Parties – soit 12% des Parties, sont l’objet de suspensions de commerce;
  • le nombre de Parties – 18 Etats Membres des Nations Unies – soit près de 10%, ne sont pas encore Parties à la CITES;
  • les mécanismes financiers – aucun mécanisme financier n’est à la disposition de la CITES – et l’Inspecteur Inomata de l’Unité d’inspection conjointe a conclu que la CITES n’a pas bénéficié directement ou indirectement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) depuis l’établissement de celui‑ci il y a 20 ans;
  • l’ampleur du commerce illégal – estimé souvent entre 10 et 20 milliards de dollars américains par an;
  • les besoins en matière de renforcement des capacités – ils sont vastes dans tous les domaines de financement, équipement, science, droit, établissement des rapports et lutte contre la fraude – comme on peut le voir dans le document Doc. Inf. 10 distribué à la présente session, qui traite de l’évaluation des besoins CITES en matière de renforcement des capacités;
  • les mandats non financés – tels que l’Examen périodique des annexes; et
  • le Secrétariat – qui a perdu 25% de ses ressources humaines depuis deux cycles de CoP – ce qui en fait, du point de vue des effectifs du personnel, l’équivalent du plus petit de tous les secrétariats de conventions clés relatives à la diversité biologique, de nombreuses fois plus petit que le plus grand.

Et je pourrais continuer longtemps mais restons-en là.

Nous avons une Vision de la Stratégie CITES pour2008 à 2013 consciente de la nécessité d’améliorer l’application de la CITES. Elle guide nos travaux. Les trois buts énoncés dans la Vision sont de priorité égale et se renforcent mutuellement.

Le But 1 est peut‑être ce pour quoi nous luttons tous en fin de compte – le respect de la Convention, sa mise en œuvre et son application. Mais il est impossible d’atteindre le But 1 sans le But 2 qui vise à assurer les ressources financières et les moyens financiers nécessaires pour le fonctionnement et la mise en œuvre de la Convention, et nous ne pouvons pas atteindre le But 2 sans le But 3 qui vise à la cohérence entre la CITES et les politiques et autres instruments et processus en général.

Il ne suffit pas de compter sur nous-mêmes pour relever les défis de mise en œuvre – ce serait perdu d’avance. Nous devons collaborer et nous connecter à des objectifs de politiques plus vastes et à une gamme plus vaste de partenaires pour démontrer clairement l’importance de la CITES. Depuis 18 mois, nous cherchons à atteindre le But 3, comme on peut le voir dans l’ordre du jour de la présente session, avec notamment: la communauté de lutte contre la fraude; la communauté de financement; les programmes des Nations Unies; les institutions spécialisées; les organisations intergouvernementales; les organes régionaux, les organisations non gouvernementales internationales et nationales et autres. Et lorsque nous en viendrons au point 15 de l’ordre du jour, je rappellerai en plus grand détail nos efforts et ce que nous avons accompli.  

C’est grâce à cette collaboration que nous pouvons le mieux vous aider, vous les Parties, à accéder aux ressources financières et aux moyens dont vous avez besoin pour appliquer réellement la Convention. Ces efforts ne mettent pas de ressources dans la poche du Secrétariat : ce n’est pas le but. Ils ont pour objet d’ouvrir l’accès à de nouvelles sources de financement et de moyens pour les Parties.

Toutefois, nous devons aussi nous pencher sérieusement sur la pérennité du Secrétariat, ce que je présenterai sous le point 10 de l’ordre du jour.

Entre 1975, date de l’entrée en vigueur de la CITES, et 2010, nous avons vu:

  • la population mondiale passer de 4 à 7 milliards de personnes;
  • le commerce mondial être multiplié par 14;
  • des améliorations de la prospérité et des changements dans la structure de la consommation; et
  • de formidables avancées technologiques.

La CITES aujourd’hui est plus utile que jamais. Mais ce n’est encore évident ni au niveau de l’appui politique, ni au niveau du financement de la Convention.

Nous devons aider le monde à redécouvrir l’importance de la CITES, tant en soi que pour sa contribution aux objectifs du Millénaire pour le développement, aux objectifs du développement durable énoncés par le Sommet mondial sur le développement durable et aux objectifs d’Aichi adoptés à Nagoya en 2010.

Le moment est venu de le faire, alors que nous nous préparons pour la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio de Janeiro en 2012 et le 40e anniversaire de l’adoption de la CITES en 2013. C’est en fait ce que la Vision de la Stratégie attend de nous et je me réjouis d’avance de recevoir votre appui dans cette entreprise.

Nous avons un ordre du jour bien rempli devant nous, beaucoup d’activités captivantes et je me réjouis d’avance de cette session qui devrait être vivante, revigorante et productive.

Merci Monsieur le Président.