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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L’UNESCO appelle à coopérer plus étroitement avec la CITES pour protéger les sites inscrits au Patrimoine mondial
La réserve de gibier de Selous, inscrite à la liste du Patrimoine mondial, en danger
Genève, le 23 juin 2014 – Lorsde sa 38e session, qui s’est tenue à Doha la semaine dernière, le Comité du patrimoine mondial a fait part de sa très vive inquiétude au sujet des conséquences pour les sites inscrits au Patrimoine mondial du braconnage et du commerce illégal des espèces sauvages qui lui est associé, et a appelé au renforcement de la coopération avec la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
La moitié des 14 sites africains inscrits sur la liste du Patrimoine mondial et faisant l’objet d’une surveillance dans le cadre du programme de suivi de l’abattage illégal d’éléphants (MIKE) mené par la CITES sont à présent inscrits sur la liste du patrimoine « en péril », à savoir Comoé (Côte d’Ivoire), Niokolo-Koba (Sénégal), Garamba, Kahuzi-Biega, Salonga et Okapi (tous en RDC) et Virunga (RDC et Ouganda). Le Secrétariat CITES collabore avec le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO pour mieux protéger ces sites emblématiques.
La réserve de gibier de Selous est un site surveillé par la CITES dans le cadre de son programme de suivi de l’abattage illégal d’éléphants (MIKE), qui a été établi à la 10e session de la Conférence des Parties à la CITES (Harare, 1997). Le gouvernement estime que la population d’éléphants dans les sanctuaires de gibier de Selous et de Mikumi est passée de 38 975 spécimens en 2009 à un chiffre évalué à 13 084 aujourd’hui, et la CITES estime que, pour la seule année écoulée, plus de 20 000 éléphants ont été tués illégalement en Afrique.
La décision adoptée par le Comité du patrimoine mondial faisait suite aux préoccupations exprimées conjointement en 2013 par la directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova, et le Secrétaire général de la CITES, M. John E. Scanlon, au sujet des conséquences pour les sites africains inscrits au Patrimoine mondial du braconnage et du commerce illégal des espèces sauvages qui lui est associé.
« La collaboration entre la CITES et la Convention du patrimoine mondial est pragmatique et ciblée sur les sites cruciaux qui sont décimés par le braconnage qui alimente le commerce illégal des espèces sauvages. Notre collaboration s’est renforcée au cours des deux dernières années, et le sera encore plus à présent afin d’aider les Etats à mettre en œuvre les décisions de la CITES » a déclaré M. Scanlon.
« Réitérant sa plus vive inquiétude quant aux impacts persistants sur les biens du patrimoine mondial de la pression croissante du braconnage, en particulier d’éléphants, et de rhinocéros, et de l’abattage d’essences de bois précieuses, liés à un commerce illicite croissant, et la participation accrue du crime organisé dans ce commerce lucratif, réitère sa demande au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN de consolider leur coopération avec le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) pour aider les États parties à mettre en œuvre les mesures prises par la 16e Conférence des Parties de la CITES, et prie instamment les États parties de garantir une forte collaboration et coordination internationales afin de contrôler le commerce illicite de la flore et de la faune et de leurs produits ».
Au total, seize sites relevant du programme MIKE sont inscrits à la liste du Patrimoine mondial ou font partie de biens du patrimoine mondial plus vastes. Quatorze d’entre eux se trouvent en Afrique et deux en Asie. Il ressort d’une comparaison entre la période 2002-2010 et 2011 que la plupart des sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial se trouvant dans des États de l’ère de répartition de l’éléphant sont gravement touchés par le braconnage. Quatre de ces sites (Comoé, Kahuzi-Biega, Niokolo-Koba et Taï) n’ont jamais fourni aucun renseignement au programme MIKE, ou seulement une fois. A l’exception de Taï, qui abrite peut-être encore plus de 180 éléphants, on pense que les populations d’éléphants dans ces sites ont été réduites par le braconnage au point de ne plus être viables ou même de s’être localement éteintes.
Voir les analyses MIKE complètes en ce qui concerne les sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial (en anglais seulement) : /sites/default/files/eng/cop/16/doc/E-CoP16-53-01.pdf
Voir la tribune commune de Mme Bokova et M. Scanlon intitulée Unissons-nous contre le braconnage en Afrique – Jeune Afrique, à l’adresse suivante : /fra/news/sg/2013/20130809_wildlife_crime_cites_unesco.php
Tous les documents relatifs à la 38e session du Comité du patrimoine mondial peuvent être consultés à l’adresse suivante : http://whc.unesco.org/fr/sessions/38COM/
Le texte de la décision peut être consulté à l’adresse suivante : http://whc.unesco.org/archive/2014/whc14-38com-7-fr.pdf
L’ordre du jour et les rapports (juillet 2014) de la 65e session du Comité permanent de la CITES peuvent être consultés à l’adresse suivante : /fra/com/sc/65/index.php
Le communiqué de presse conjoint dans lequel la CITES accueille favorablement la Stratégie pour la biodiversité du FEM-6 (juin 2014) peut être consulté à l’adresse suivante : /fra/node/15527
Voir également le « Programme mondial de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et à la forêt » de l’ONUDC (juin 2014) (en anglais seulement) : http://www.unodc.org/unodc/en/frontpage/2014/May/unodc-adopts-new-global-programme-for-combatting-wildlife-and-forest-crime.html?ref=fs2
Note aux rédacteurs : Pour plus d’information, veuillez contacter Juan Carlos Vasquez au +41 22 917 8156 ou juan.vasquez@cites.org
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