CoP17 de la CITES
Øystein Størkersen, Président du Comité permanent de la CITES
Allocution d’ouverture
Johannesburg, 24 septembre 2016
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres et les dignitaires,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis de la CITES,
La CITES a célébré son 40eanniversaire lors de sa dernière CoP à Bangkok en 2013. Quarante ans ne représentent pas une durée si longue du point de vue des biologistes, mais j’ose dire que ce n’est pas le cas au regard de la vie d’un homme.
Le monde a connu des changements spectaculaires sur plusieurs fronts depuis le début des années soixante-dix, alors que le texte de la Convention de 1973 reste essentiellement le même, à l’exception de l’amendement de Gaborone relatif à l’adhésion des OIER.
Les résolutions, les décisions, les amendements de la liste des espèces inscrites aux annexes et les annotations constituent l’approche adoptée par la CITES pour relever les nouveaux défis. En fait, c’est ainsi que nous avons gardé la Convention vivante et pertinente pendant 43 ans, et cette constante évolution se poursuivra sans aucun doute.
L’un des principaux défis est à mon avis - comme je l’ai précédemment mentionné à plusieurs reprises au Comité permanent - de se concentrer sur le respect et l’application de la Convention et de ses résolutions au niveau national.
À titre d’exemple, environ 50 % des Parties disposent actuellement d’une législation qui n’est pas encore entièrement conforme aux exigences de la CITES. Pourtant, la législation nationale est un problème que nous devrions être en mesure de résoudre avec une volonté politique accrue soutenue par un appui technique solide. L’appui technique est là, mais nécessite davantage de ressources - il semble que ce soit le soutien politique nécessaire qui fasse défaut, même si, heureusement, cela semble maintenant changer.
Au cours des deux dernières périodes triennales, nous avons assisté à de nombreuses grandes innovations qui ont fait progresser le programme de la CITES. Il est juste de dire que la plupart des gens engagés aujourd’hui dans les conventions sur la biodiversité se rendent compte de la nécessité d’établir des collaborations entre les conventions et avec les autres entités concernées. Cela n’était peut-être pas le cas il y a seulement 10 ou 15 ans, mais c’est ainsi maintenant.
Il existe aujourd’hui différents processus et initiatives qui permettent une collaboration pragmatique, et, de mon point de vue, j’ai le sentiment que la CITES a ouvert la voie dans ce domaine. Je suis particulièrement satisfait des progrès réalisés avec le FEM, et de la manière dont le Groupe de liaison sur la biodiversité a si bien travaillé ensemble.
Cependant, l’activité qui a peut-être été la plus importante pour la CITES au cours des six dernières années, a été de se concentrer sur la collaboration avec d’importantes entités agissant en dehors de la communauté de la conservation, telles que la FAO, l’OIBT, la Banque mondiale, INTERPOL, l’ONUDC, l’Organisation mondiale des douanes, le PNUD et beaucoup d’autres.
À titre d’exemple, le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, ou ICCWC, a été très bénéfique pour les Parties à la CITES. Je dois rendre hommage à notre Secrétaire général pour la vision dont il a fait preuve et pour sa quête incessante dans cette initiative ambitieuse, ainsi que pour son fort engagement, et celui du Secrétariat, auprès de nombreuses autres organisations.
L’ICCWC est un grand succès, mais il est loin d’être le seul. Un autre exemple dont je suis très fier est l’initiative des plans d’action nationaux sur l’ivoire ou PANI. Ces PANI ont été bien accueillis et ont conduit à des actions nationales mesurables, réelles et efficaces. Beaucoup de travail a été réalisé dans un très court laps de temps, et les Parties concernées peuvent être félicitées pour ce qu’elles ont accompli.
Ces initiatives constituent cependant de nouvelles tâches qui ont considérablement augmenté la charge de travail déjà si lourde du Secrétariat. Notre Secrétariat est petit en nombre et grand lorsque l’on regarde ses résultats, mais il y a une limite à ce que nous pouvons demander à seulement 22 personnes. Les travaux du groupe de travail de la CoP17 sur le budget doivent sûrement se pencher sur cette question et commencer maintenant à reconstruire les ressources du Secrétariat CITES.
Comme vous le savez, nous avons depuis cet été un nouveau Directeur exécutif du PNUE, M. Erik Solheim. Il a pris ses nouvelles fonctions au PNUE à un moment où le monde fait face à d’énormes défis liés à notre environnement et qui ont des répercussions sur le bien-être humain. Nous venons tous les deux du même pays, et je sais qu’Erik est extrêmement dévoué et qu’il aime les objectifs ambitieux ! C’est exactement ce dont nous avons besoin aujourd’hui. Il excellait en sa qualité de ministre de l’environnement en Norvège, et je saisis cette occasion pour lui souhaiter la bienvenue au PNUE à ce nouveau poste très important. Nous espérons qu’il reconnaîtra l’importance majeure de la CITES en tant qu’accord très efficace, œuvrant à la croisée entre le commerce, l’environnement et le développement.
Mes deux mandats intersessions en tant que président du Comité permanent arrivent à échéance à cette CoP. Je peux témoigner qu’au cours de cette période nous avons eu des membres du Comité permanent dévoués et professionnels, et que beaucoup d’OIG et d’ONG apportent leur soutien et sont profondément engagées auprès de la CITES.
Je tiens également à remercier notre Secrétariat si professionnel et travailleur, ainsi que son exceptionnel Secrétaire général, John Scanlon ; ils ont tous fourni à notre Comité et à moi-même un merveilleux soutien. Nous ne pouvions pas espérer davantage.
Dans ce contexte, cela ne fait aucun doute pour moi que la CITES est en 2016 une convention dynamique et innovante, qui est encore plus essentielle à la survie de nos espèces sauvages que lorsqu’elle a été adoptée en 1973. Et elle est aujourd’hui bien placée pour apporter une contribution majeure à l’atteinte des objectifs de développement durable des Nations Unies et à la mise en œuvre du Plan stratégique sur la biodiversité.
Comme cette CoP sera la dernière où je vous m’exprime en tant que président du Comité permanent, je saisis cette occasion pour, une fois encore, vous remercier tous de vos efforts immenses et de votre soutien au cours de ces six années, et j’espère que vous aurez trouvé que mes efforts étaient également acceptables.
Je vous remercie et vous adresse mes meilleurs vœux pour la réussite de la CoP17.