Atelier consultatif régional pour l’Asie sur l’évaluation des capacités pour la mise en œuvre des nouvelles inscriptions de requins et de raies manta à la CITES

Mise à jour le 23 novembre 2020

Atelier consultatif régional pour l’Asie sur l’évaluation des capacités pour la mise en œuvre des nouvelles
inscriptions de requins et de raies manta à la CITES

Xiamen, Chine, 13-15 mai 2014-05-14

Allocution de John E. Scanlon,  Secrétaire Général de la CITES

M. Liu Dongsheng, Directeur adjoint de l’Administration d’Etat des forêts;

M. Zhao Xingwu, Directeur général du Bureau des Pêches et de l’application du droit de la pêche, Ministère de l’Agriculture;

Dr. Meng Xianlin, Directeur général exécutif de l’Organe de gestion CITES de la Chine;
Mesdames et Messieurs les délégués, chers collègues et amis, 
 
Je tiens à exprimer mes remerciements sincères au Gouvernement chinois qui s’est proposé pour accueillir cet atelier consultatif régional sur les requins et les raies manta organisé conjointement pour l’Asie par la FAO et la CITES, et d’avoir eu la bonté de m’inviter à Xiamen pour partager quelques réflexions avec vous. 
 
A la 16e session de la Conférence des Parties à la CITES (CoP16) réunie en 2013, les Parties à la CITES sont convenues de réglementer le commerce international de cinq nouvelles espèces de requins et de toutes les raies manta en les inscrivant à l’Annexe II. 
 
La CITES n’a pas attendu la CoP16 pour inscrire des requins à ses Annexes, et l’Annexe II compte désormais 8 espèces de requins. Mais ces nouvelles inscriptions représentent une étape importante pour de nombreuses raisons, notamment parce que les espèces nouvellement inscrites présentent une valeur commerciale et font l’objet d’un commerce international, parfois en quantités importantes. 
 
L’entrée en vigueur de ces nouvelles inscriptions a été reportée au 14 septembre 2014 afin de donner aux Parties le temps de régler les problèmes techniques et administratifs liés à leur mise en œuvre, sachant qu’une inscription à l’Annexe II n’interdit pas le commerce international de l’espèce concernée mais le réglemente strictement afin d’assurer qu’il soit légal, durable et traçable..
La Chine, qui nous accueille, a avisé le Secrétariat de la CITES que bien qu’elle ait exprimé à la CoP16  son opposition aux inscriptions de ces espèces de requins aux Annexes de la CITES et ses préoccupations persistantes quant à leur application, elle appliquerait les décisions de la CITES ; en conséquence,  elle n’a pas formulé de réserves. La réunion d’aujourd’hui traduit clairement l’engagement de la Chine envers la mise en œuvre, et je tiens à remercier la Chine du généreux soutien financier et logistique qu’elle a apporté à cet atelier régional. 
 
L’important,  désormais, c’est que ces décisions soient effectivement suivies d’effet, et nous faisons tout notre possible pour aider les Parties à la CITES, en particulier les pays en développement, à être en mesure de  remplir leurs obligations au titre de la CITES d’ici au 14 septembre, soit dans quatre mois exactement. 
 
Cet effort à l’échelle de la planète bénéficie considérablement de l’excellent soutien apporté par un large éventail de parties prenantes – Etats Parties, OIG, ONG, et autres – et nous remercions tous les acteurs qui épaulent cet effort collectif. 
 
Le Secrétariat de la CITES a reçu une généreuse contribution d’1,2 million d’euros de l’Union Européenne pour soutenir ces nouvelles inscriptions de requins et de raies manta – et je tiens à saluer la présence aujourd’hui parmi nous de représentants de la Commission Européenne, que je remercie de l’appui solide et constant qu’ils apportent à la CITES.
 
La CITES partage une partie de ces fonds européens avec la FAO afin de soutenir la mise en œuvre des décisions adoptées à la CoP16 par les Parties à la CITES, et pour favoriser le rapprochement entre les secteurs des pêches et la CITES dans les principaux pays de pêche et de commerce du requin. Il s’agit de la deuxième rencontre régionale organisée selon ces modalités avec le soutien de la FAO, et je salue la présence aujourd’hui parmi nous de représentants de la FAO, que je remercie de pour leur collaboration étroite et constante.
 
La CITES et la FAO espèrent que le succès rencontré au Maroc en début d’année avec l’Atelier consultatif régional sur l’évaluation des capacités pour la mise en œuvre des nouvelles inscriptions à la CITES  de requins et de raies manta, organisé à l’intention des principaux pays d’Afrique, pourra se reproduire ici, à Xiamen, pour l’Asie. 
 
Le Secrétariat de la CITES soutient également les efforts régionaux et sous-régionaux des  Parties à la CITES. Nous avons apporté un soutien financier et technique aux régions Amérique Latine/Caraïbes et Océanie qui ont organisé leur propres ateliers, accueillis respectivement par le Brésil et l’Australie, afin d’évaluer leur état de préparation à la mise en œuvre des nouvelles inscriptions. La FAO et la CITES  appuieront les activités de suivi qui ont été décidées à ces réunions.  
 
Le Secrétariat de la CITES est également en discussions avec l’organe de gestion CITES de l’Inde pour l’aider à réunir les pays de la région du Golfe du Bengale en vue de la mise en œuvre des nouvelles inscriptions de requins et de raies manta.
 
Il est essentiel de s’atteler aux problèmes de mise en œuvre en Asie des nouvelles inscriptions de requins et de raies manta décidées à la CoP16, l’on ne saurait trop insister sur ce point. L’Asie est la première région de pêche du requin au monde, et l’une des premières régions consommatrices. Elle comprend la moitié des 20 premiers pays de pêche du requin de la planète, et représente près de la moitié des prises totales. Certains s’étonneront peut-être de ce que le pays qui nous accueille, la Chine, bien que grande consommatrice, ne figure par parmi les 20 premiers pays de pêche du requin. 
 
Vos gouvernements ont été invités à participer à cet important atelier consultatif régional afin d’évaluer l’état de préparation de vos pays pour la mise en œuvre des nouvelles inscriptions et d’examiner comment la CITES et la FAO peuvent vous aider plus avant à renforcer vos capacités, notamment pour l’établissement d’avis de commerce non-préjudiciable et d’acquisition légale. 
 
Les Parties à la CITES et leur Secrétariat ont élaboré une modalité très constructive de travail avec la FAO, qui permet l’expression de points de vue divergents sur certaines questions conceptuelles. Cette démarche nous a permis d’avancer de façon positive et de nous concentrer sur les problèmes plus pragmatiques liés à l’utilisation durable des ressources marines. 
 
A l’image de cette relation fructueuse entre la CITES et la FAO, j’espère que les représentants nationaux des organes et autorités CITES et des organismes responsables des pêches présents aujourd’hui pourront également trouver le moyen de collaborer en vue de l’utilisation et du commerce durables des produits de requin.  
 
L’atelier de cette semaine réunit des représentants de 13 pays où la pêche du requin est importante (Chine, Emirats Arabes Unis, Inde, Indonésie, Iran, Malaisie, Maldives, Pakistan, République de Corée, Singapour, Sri Lanka, Thaïlande, Yémen), plus le Japon et la Commission Européenne à titre d’observateur.  
 
Nous reconnaissons également l’importance d’une collaboration étroite avec les organisations régionales et sous-régionales concernées pour la conservation et la gestion des ressources halieutiques, et sommes très heureux de saluer la participation de représentants de la Commission pour la conservation du thon rouge du sud  (CCSBT), du Centre de développement des pêches de l’Asie du sud-est (SEAFDEC), et du Secrétariat de la Communauté du Pacifique (CPS). 
 
Je remercie notre hôte généreux, la Chine, pour son hospitalité chaleureuse et pour l’organisation parfaite de cette rencontre, ainsi que nos collègues de la FAO et tous les participants qui, par leur présence, montrent qu’ils sont prêts à travailler ensemble pour assurer qu’à l’avenir, le commerce des requins et raies manta inscrits à la CITES  soit légal, durable et traçable.