Soixante-deuxième session du Comité permanent

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Genève (Suisse), 23 – 27 juillet 2012

Remarques d’ouverture de John E. Scanlon
Secrétaire général, CITES
62e session du Comité permanent

Bonjour à tous, avec le Président, je souhaite chaleureusement la bienvenue à tous les membres et membres suppléants de notre Comité permanent, ainsi qu’aux observateurs des Parties CITES, OIG et ONG.

Mr John E. Scanlon, Secrétaire général, CITES

Aux distingués participants qui observent ce mois de jeûne, je voudrais dire Ramadan Kareem et souhaiter un mois heureux et béni.

Notre ordre du jour est bien rempli et appelle le Comité à trouver les moyens de relever certains des défis les plus épineux. En effet, alors que nous nous réunissons, l’abattage illégal et le commerce illégal des éléphants et des rhinocéros d’Afrique sont au plus haut depuis dix ans. 

Durant les cinq prochains jours, le Comité examinera des questions aussi diverses que l’introduction en provenance de la mer et le commerce et la conservation des serpents. Il est clair que l’intérêt suscité par l’ordre du jour est intense : nous avons 50 organisations observatrices inscrites et l’on me dit que c’est un record pour une session du Comité permanent.

Les problèmes auxquels nous devons faire face, qu’ils concernent la lutte contre la fraude, le respect de la Convention, la science, la législation ou le financement, sont immenses. Il est impossible de s’y attaquer seuls et ils exigent des partenariats robustes et un appui politique et opérationnel fort. Collectivement, nous améliorons la mise en œuvre de la CITES au niveau national en démontrant sa pertinence vis‑à‑vis des processus, des objectifs et des cibles en rapport.

Depuis 12 mois, la CITES a attiré une attention politique de haut niveau considérable, témoin la reconnaissance de l’importance de la CITES dans le paragraphe 206 du document de résultats de Rio+20, Lavenir que nous voulons. Pour la première fois, une conférence reconnaît les effets économiques, sociaux et environnementaux du trafic illégal des espèces sauvages et la nécessité de s’attaquer à la fois à l’offre et à la demande.

Nous avons été invités à nous exprimer devant le Conseil d’administration du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le Conseil d’administration du PNUE et la Commission des affaires étrangères du Sénat des Etats-Unis d’Amérique, toutes interventions qui furent une première pour la CITES, et la criminalité contre les espèces sauvages a été mentionnée à la fois par le Secrétaire général des Nations Unies et par le Directeur exécutif de l’ONUDC, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies.  

Ces derniers douze mois, nous avons pu renforcer nos activités dans les domaines de la lutte contre la fraude, de la science, de la législation et du financement, en travaillant avec nos partenaires du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) ainsi qu’avec l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), la FAO, le PNUE, l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), l’UICN et bien d’autres encore.

Laissez-moi vous donner quelques exemples – concernant spécialement la lutte contre la fraude et le financement.

L’ICCWC n’est plus une simple lettre d’accord datée de novembre 2010. C’est un consortium qui fonctionne réellement et qui a déjà organisé la formation de responsables de la lutte contre la fraude en matière de livraisons surveillées, rassemblé les agents des douanes et de la police des 13 Etats de l’aire de répartition du tigre et mobilisé ses vastes réseaux en réaction au massacre des éléphants dans le nord du Cameroun, au début de cette année.

Cette semaine, l’ICCWC lancera ses outils d’analyse de la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts, au moment où nous annoncerons, nous-mêmes, l’attribution d’un financement supplémentaire au Consortium; vous en saurez plus mardi.    

Nous avons aussi publié, sur le Collège virtuel CITES, des modules de formation sur mesure pour les agents de lutte contre la fraude et les agents des douanes ainsi qu’un module d’information pour les procureurs et l’appareil judiciaire qui sont tous très largement utilisés à l’échelon mondial. 

Pour ce qui est du financement: nous avons aidé à générer environ 12 millions USD pour la Convention depuis 12 mois, par l’intermédiaire du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), du projet OIBT‑CITES, d’un appui à l’ICCWC – qui sera annoncé cette semaine et du Fonds pour l’éléphant d’Afrique (FEA) et nous avons beaucoup d’autres possibilités en vue. 

Ce montant correspond au double de notre budget annuel – et pas un sou ne viendra du Secrétariat. Tout est investi par le truchement des Parties ou d’organismes d’application clés en appui à l’amélioration de l’application au niveau national.

Nous estimons que les ressources que nous fournissent les Parties ne doivent pas seulement être utilisées par le Secrétariat mais aider à générer des ressources pour la Convention. Toutefois, cela suppose que les Parties investissent suffisamment de ressources dans leur Secrétariat pour nous permettre de remplir nos fonctions, ce qui sera un thème clé à l’ordre du jour de cette semaine. 

Faire accepter un projet relatif à la CITES par le FEM n’est plus une simple aspiration mais une réalité. En effet, le Conseil du FEM a approuvé un projet de renforcement des capacités de lutte contre la fraude dans le réseau d’aires protégées d’Afrique du Sud, appliquant des technologies légistes axées sur le rhinocéros. 

Ce projet a été lancé par le Secrétariat, en collaboration avec l’Afrique du Sud, le Secrétariat du FEM puis le PNUE, grâce à des fonds apportés par la Norvège. Il a ouvert la porte à d’autres pour qu’ils mettent en œuvre des projets semblables – et savoir si la CITES doit demander au FEM de servir de mécanisme financier pour la Convention est une question que vous aurez à étudier cette semaine. 

Je suis heureux de pouvoir annoncer aujourd’hui que l’organe de gestion de la Chine nous a officiellement informés qu’il verserait 200 000 USD au FEA, ce qui fera de la Chine le plus grand contributeur au Fonds, lequel a déjà obtenu près de 600 000 USD. 

Nous nous efforçons aussi de travailler avec le secteur privé pour mobiliser d’autres ressources en vue de soutenir l’application de la Convention au niveau national grâce à des sources privées et philanthropiques. 

Toutes ces activités visent à soutenir les efforts d’application déployés par nos Parties au niveau national.

Par ailleurs, les travaux essentiels de nos comités et de nos Parties, relatifs aux questions de respect de la Convention, ce qui distingue la CITES des autres Conventions touchant la diversité biologique, soulignent la nécessité d’améliorer le financement, en particulier pour les efforts de renforcement des capacités.

Nous passerons en revue l’état de la législation et des rapports nationaux et, si de bons progrès ont été faits, six et sept Etats respectivement risquent encore une suspension de commerce.

Nous examinerons aussi la viabilité de certaines espèces faisant l’objet de commerce sous le point consacré à l’étude du commerce important. Ce point aborde 67 cas, dans 28 pays, avec des recommandations visant à maintenir les suspensions de commerce actuelles concernant 12 Etats et de nouvelles recommandations de suspendre le commerce des espèces concernant 7 Etats, y compris 3 qui font déjà l’objet de suspensions.  

Simultanément, il y a eu 35 résultats positifs dans le processus.

Certes, l’adoption de suspensions du commerce en dernier recours démontre la force des mécanismes permettant d’assurer le respect de la Convention mais elle indique aussi les points auxquels nous devons consacrer des efforts additionnels. 

Votre Secrétariat continue de collaborer très étroitement avec les Parties à la CITES, à les aider, sur demande, en leur apportant l’appui scientifique, législatif et de lutte contre la fraude dont elles ont besoin pour traiter les questions de respect de la Convention et garantir un commerce légal, durable et traçable – avec des avantages tangibles pour l’environnement mondial et pour les populations au niveau local. 

Les excellents préparatifs de cette session ont été possibles grâce au travail infatigable et à l’engagement de nos comités scientifiques, de plusieurs groupes de travail et ateliers et le Président a exprimé la gratitude que nous ressentons envers tous ceux qui y ont participé. 

Laissez-moi aussi remercier personnellement votre équipe du Secrétariat, petite et pourtant extrêmement dévouée et ne plaignant pas son travail – ainsi que notre infatigable Président qui a assisté à toutes les sessions des comités scientifiques ayant mené à la présente session.

Il y a eu quelques changements au Secrétariat dont je voudrais vous informer et de nouveaux membres du personnel nous ont rejoints depuis la dernière session:

  • Ben Janse van Rensburg, Chef, Appui à la lutte contre la fraude, d’Afrique du Sud;
  • Pia Jonsson, Cadre d’appui à la lutte contre la fraude, de Suède; et
  • Elena Kvitsinskaia, Assistante de recherche, de Fédération de Russie.

Nous avons aussi obtenu les services gratuits de trois autres membres du personnel:

  • Liliane Garcia-Ferreira, juge détachée par le Procureur général de São Paulo, Brésil – et on vient de nous informer que le poste serait prorogé pour 12 mois;
  • Kim Hyeon Jeong, un stagiaire parrainé par la Korean Environment Cooperation; et
  • David Prosser, parrainé par la ville de Lausanne, Suisse.

Tous ont fait un excellent travail.

J’ai en outre le grand plaisir d’annoncer que nous venons de nommer le nouveau Coordonnateur, Service de renforcement des capacités CITES, Haruko Okusu, du Japon. Haruko prendra ses fonctions en octobre.

Résultat, votre Secrétariat aura bientôt une équipe complète à bord, prête à vous servir alors que se profilent les préparatifs de la 16e session de la Conférence des Parties et de notre 40e anniversaire dans tout juste 222 jours.

Nous formons le vœu que cette réunion soit fructueuse et couronnée de succès et c’est ainsi que je conclurais mes remarques d’ouverture en vous invitant à me rejoindre pour souhaiter la bienvenue à notre nouveau personnel et au personnel fourni gratuitement au Secrétariat.  

Merci.