Soixante et unième session du Comité permanent

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Genève (Suisse), 23 – 27 juillet 2012

Remarques de bienvenue du Président

Chers membres du Comité permanent, Parties observatrices, OIG, ONG et visiteurs, je vous souhaite la bienvenue à cette 62e session du Comité permanent CITES.

Øystein Størkersen, Président du Comité permanent CITES

Pour cette session, notre objectif est de finaliser les recommandations qui seront présentées à la 16e session de la Conférence des Parties en mars de l’année prochaine, à Bangkok. Comme vous le savez, le délai de soumission des projets de résolution, propositions et documents est fixé à six mois avant la Conférence des Parties, à savoir le 4 octobre 2012.

Vous aurez remarqué dans le ’programme des séances’ de la présente session, que nous créons ou reconstituons différents groupes de travail qui, nous l’espérons, concluront leurs travaux cette semaine. Si, exceptionnellement, un groupe de travail ne termine pas ses travaux cette semaine, nous devrons envisager de l’autoriser à faire directement rapport à la CoP. En ce cas, tout rapport de ce type ne refléterait pas l’opinion du Comité permanent et je proposerais de l’autoriser moi‑même, en ma qualité de Président, pour veiller à ce qu’il reste conforme au mandat du groupe. Toutefois, je l’espère, nous terminerons tous nos travaux cette semaine et nous éviterons de devoir envisager d’autres options: c’est clairement mon objectif. 

Notre ordre du jour est aussi chargé que d’habitude et nous avons devant nous quelques questions épineuses qui ne manqueront pas de susciter un débat animé. Mais les débats animés sont inhérents à notre Convention et je nous encourage tous à respecter les différents points de vue. J’ai bon espoir qu’en travaillant de manière constructive ensemble, nous pourrons remplir notre mandat prescrit par la CoP précédente.

Comme toujours, nous chercherons à obtenir des documents consensuels et des solutions optimales, sachant que nos projets seront présentés à nouveau pour délibération à la prochaine CoP.

Laissez-moi remercier tous ceux qui ont participé à différents groupes de travail, au Comité pour les animaux et au Comité pour les plantes, les consultants et le Secrétariat pour leur travail impressionnant et dévoué. Laissez‑moi aussi remercier les hôtes des différentes sessions et tous les autres contributeurs qui nous ont permis de travailler.

Voici presque une année que le Comité permanent s’est réuni pour la dernière fois et cette année a été fort occupée à la fois pour la CITES et pour d’autres AME touchant la biodiversité ainsi que pour l’ensemble du système des Nations Unies avec la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, Rio+20, qui a eu lieu à Rio en juin. Il ne fait aucun doute que les gouvernements du monde entier soutiennent la notion de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique et que la CITES a, à cet égard, un rôle important à jouer. Cependant, nous constatons qu’au niveau national  les difficultés d’application restent immenses, y compris du point de vue de la lutte contre la fraude et de la situation législative, toutes questions que nous examinerons une fois encore cette semaine.

Le Secrétariat aussi fait face à des difficultés d’établissement des priorités entre les nombreuses questions auxquelles on lui demande d’œuvrer. Il importe, à mon avis, de rechercher des solutions innovantes et de ne pas nous perdre dans un débat sur des problèmes insurmontables.

J’ai la conviction que les efforts accrus déployés pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages, par exemple dans le cadre du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC), constituent un pas en avant positif et important qui nous aidera à maîtriser l’application au niveau national. A cet égard, je soutiens fermement notre Secrétaire général, John Scanlon, lorsqu’il demande de ne pas négliger les procureurs et les systèmes judiciaires nationaux. Je crois aussi que beaucoup d’entre nous ont encore un long chemin à parcourir avant que des sanctions adaptées soient prises au niveau national contre les auteurs d’actes criminels contre les espèces sauvages.  

Le financement de nos activités pose un problème dont je me suis entretenu à de nombreuses reprises avec le Secrétaire général. John m’a informé des succès du Secrétariat en ce qui concerne la mobilisation de ressources financières additionnelles pour la Convention et il abordera lui‑même plus longuement ce sujet. Toutefois, le financement que nous apportons au Secrétariat pour qu’il s’acquitte de ses nombreuses fonctions, y compris celle d’obtenir un financement des Parties, reste une question grave qui risque fort de s’aggraver encore dans les années à venir.

Le Secrétariat nous a communiqué un panorama de la situation financière actuelle et surtout des scénarios budgétaires pour la prochaine période triennale. Inutile d’être très féru en finances pour comprendre que compenser les déficits en prélevant de l’argent dans le fonds d’affectation spéciale ne saurait durer toujours. En outre, comme vous le savez, plusieurs postes du Secrétariat ont été laissés vacants en raison du manque de fonds chronique et que le personnel a perdu 26% de ses effectifs depuis 2000.

J’espère que vous conviendrez que nous avons besoin d’un Secrétariat en mesure de fonctionner pour servir les Parties et contribuer aux programmes financés par des fonds externes. Or, notre Secrétariat est censé remplir des fonctions qui vont bien au‑delà de ce que l’on attend des autres secrétariats d’AME. Il convient donc de reconnaître que nous sommes actuellement dans une situation alarmante. Malheureusement, après la CoP 16, se posera la difficulté de recruter de nouveaux membres du personnel pour remplacer les cadres supérieurs qui prendront leur retraite dans les années à venir.

A mon avis, il est extrêmement difficile de retrouver les compétences professionnelles élevées du personnel actuel du Secrétariat et, en conséquence, un certain chevauchement sera essentiel. La CITES est importante pour plusieurs millions de personnes et pour de nombreuses nations et il est de notre devoir ne serait-ce que de maintenir les services actuels. Des changements profonds dans notre manière d’organiser et de financer les AME seront peut‑être nécessaires mais pas avant un certain nombre d’années. Entre‑temps, j’exhorte les Parties à examiner soigneusement les questions du financement du Secrétariat.

Je suis heureux de dire qu’il y a aussi beaucoup de succès à signaler et pour n’en citer qu’un seul, les progrès en matière de gestion du commerce et de la conservation des serpents. A cet égard, la CITES a réellement fait la différence et nous nous dirigeons vers une gestion améliorée de cette ressource, en espérant fermement pouvoir reproduire ce succès avec les tortues terrestres et les tortues d’eau douce. Dans le registre négatif, il faut reconnaître que les activités de braconnage et de contrebande concernant les éléphants et les rhinocéros ont connu récemment une recrudescence spectaculaire. J’espère que des efforts redoublés, dans le cadre du plan d’action pour l’éléphant d’Afrique et du Fonds pour l’éléphant d’Afrique, amélioreront la situation des éléphants. Toutefois, les marchés de consommation doivent aussi faire partie intégrante de la solution. Dans ce cas, l’activité au niveau national doit être beaucoup plus importante si nous voulons mettre un terme au commerce illégal de l’ivoire et de la corne de rhinocéros. J’espère que durant la présente session nous entendrons de bonnes nouvelles concernant les réactions nationales à cette situation.

La CITES n’a jamais été plus occupée et je suis heureux de conclure que nous avons été témoins d’un grand volume d’activités, ne serait‑ce que par le Secrétariat. Notre Secrétaire général s’est révélé être un atout pour la CITES et il dépend maintenant des Parties de permettre la poursuite des avancées positives que nous avons pu constater.

En ouvrant cette réunion, je dois vous mettre en garde sur la logistique. Mon but est de terminer la session à l’heure, vendredi et je vous appelle à coopérer à cet égard.

Comme de coutume, et comme l’indique notre Règlement intérieur, je me tournerai en premier lieu vers les membres du Comité permanent avant de donner la parole aux Parties observatrices qui seront suivies par les OIG/ONG.

J’autoriserai des interventions de différentes perspectives et différents intérêts mais compte tenu du nombre record d’organisations observatrices présentes et du nombre de points inscrits à l’ordre du jour, je ne pourrai pas donner la parole à tous ceux qui voudront s’exprimer. En conséquence, je serai parfois amené à exercer ma discrétion en tant que Président pour limiter les interventions de nos observateurs, reflétant différents points de vue.  

En vue de terminer cette session à temps, je vous demande aussi de coopérer pour que nous puissions reprendre les séances à temps après les pauses.

Ceci étant dit, je vous souhaite la bienvenue à notre session du Comité permanent qui, je l’espère sera couronnée de succès et j’invite maintenant notre Secrétaire général, John Scanlon, à présenter ses remarques d’ouverture. 

Øystein Størkersen
Président du Comité permanent CITES